Pour sa 38ème édition, le Festival Ile-de-France organise à La Cigale une soirée Back To Punk des plus originales et pointues, avec MESSER CHUPS, TRAAMS et CHEVEU, qui nous offrira d’ailleurs ce soir une création exclusive et délicieusement décalée.
Nous manquons malheureusement la représentation des russes de Messer Chups, qui pourtant se font si rare sur notre territoire. Réputés pour leurs performances scéniques, leur audace et leur musique expérimentale. Il ne faudra surtout pas les louper la prochaine fois.
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20h30. Après Rock En Seine (retrouvez l’interview ici), c’est en intérieur que nous retrouvons les 3 jeunes anglais de TRAAMS, qui cachent leur côté obscur derrière leur masques de premiers de la classe. Même énergie en salle qu’en extérieur. C’est sur l’entêtant « Flowers » et « Swimming Pool » (extraits de leur album « Gin ») que le public se chauffe et démarre une longue session de pogos. Sur scène, Leigh, ne tenant naturellement pas en place, sautille comme à son habitude, Stu s’excite sur sa guitare de manière presque frénétique, et braille fort. Les guitares crasseuses du krautrock-garage délivré enivrent un public qui en réclame encore plus. Les morceaux s’étendent, on se laisse embarquer par les sonorités colériques du groupe. Pas de révolution avec Traams (pour le moment, nous mettrons cela sur le compte de la jeunesse), mais le cahier des charges « Back To Punk » est rempli et le public conquis.
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La salle se vide, et nous profitons que chacun s’en aille étancher sa soif au bar pour nous rapprocher de la scène.
21h30. Les 3 fantastiques bordelais de CHEVEU entrent en scène, déjà animés d’une certaine colère. Mais très rapidement, nous nous rendons compte que nous n’allons pas simplement participer à une énième prouesse de punk-rock-industriel sale et délicieuse, mais plutôt, de jouir d’une grand messe Punk révolutionnaire officiée par David (chant) devant un parterre de pénitents en extase. Tel un « Preacher Man » par ses perpétuels mouvements de bras pointant le ciel, puis le public, il retient l’attention. Il jongle avec ses micros et sa voix râle. Les corps ne tardent pas à entrer en transe dans la fosse. Les notes électroniques presque délicates, et les lourds riffs de guitare de « Stadium » (extrait du nouvel album « Bum ») donnent le ton, et David en jetant de l’eau sur la foule devant lui apaise une audience déjà possédée.
D’un coup, en pleine performance, perché sur un ampli (qu’il utilisera d’ailleurs tout au long du concert), il demande à tout le monde de s’arrêter, et à la régie de faire entrer celle qui les accompagne dans leur composition, Maya Dunietz.
A la surprise générale, elle n’arrive pas toute seule, mais accompagnée du magnifique chœur contemporain parisien Varia Voce et l’ensemble Kaleidoscope.
Accueil magistral. Nous sommes littéralement transportés dans un autre monde, entre lumière et ténèbres. C’est divin ! Cheveu et la chorale nous offrent alors de la joie pure en adaptant leurs meilleurs morceaux en passant par un « Johnny Hurry Up » percutant et savoureux , ou encore un « Polonia » très attendue qui n’a pas déçu. Le chœur à vraiment apporté une touche d’absurde exquise, révélant l’A.D.N punk-psyché-alternatif de Cheveu.
Nous étions ce soir au cœur d’une soirée résolument punk et énervée, mêlant les genres pour notre plus grand bonheur. CHEVEU ne cesse de nous étonner par leur créativité et leur audace. Le nouvel album de Cheveu « Bum » est disponible depuis le début de l’année, plus pop que les 2 précédents, mais terriblement efficace, à découvrir au plus vite si ce n’est pas encore fait !
Merci à Ephélide et Festival Ile-de-France
Photos © STBC