Moins délicat, plus rock, voici les adjectifs qu’il conviendrait d’appliquer aux nouveaux titres des cinq membres de CRYSTAL STILTS. Pour « Tremendous delirum« , il aura fallu un retour vers le bon vieux Punk des années 70, avec tout ce que ce mouvement implique de sale, d’authentique et d’essentiel, de plus épuré peut-être.
Influencés par le Velvet Underground et les Rolling Stones, les natifs de Broolklyn ne tarissent pas d’éloges sur l’Angleterre, qui est pour eux synonyme de culture musicale riche et éclectique. A contrario, ils diront déplorer certains aspects du continent Américain, selon eux comparable à «un grand supermarché» ou la qualité, l’originalité, viennent parfois à manquer en matière de création.
Depuis 2007 et à travers des opinions bien trempés, les New Yorkais ont soutenu le rythme d’un album tout les deux ans: « Alight of Nights« , « In love with Oblion« , et « Nature Noir ».
Un départ laborieux vers 2003, beaucoup d’enregistrements sales, de sessions peu structurées, dont le chanteur Brad Hargett dira qu’elles étaient nécessaires à l’apprentissage «d’être un groupe».
Après un single et un EP, le duo Hargett et JB Townsend se transforme en quintette. Il faudra environ cinq ans donc, trois nouveaux membres, et de nombreux mois pour parfaire, pour explorer une musique que certains téméraires voudront qualifier de noisy pop.
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Malgré des frontières minces entre les différents genres musicaux qu’ils explorent, les compositions de CRYSTAL STILTS font parties de celles dont l’identité remarquable est aussi un marqueur de qualité.
Rythmiques brusques, clinquantes et saccadées, harmonies noires, maladives, mais parsemées de riffs surfs légers, à l’image du titre « The city in the sea ».
Entre garage féroce et punk malin, le groupe n’est pourtant pas connu pour être une bête de scène. Si la tranquillité des musiciens n’a d’égale que leurs exécutions carrées et leurs live en place, il n’empêche que l’enchaînement des morceaux laisse parfois l’attention du public en suspend.
Si l’écoute des disques est toujours une réussite et semble bénéficier d’un intérêt sincère, la scène n’est pourtant pas une façon pour le groupe de se mettre en valeur. Peut-être ce même constat est t-il à la source du demi-succès que connaît le band: il est vrai que la cour dans laquelle CRYSTAL STILTS joue est bien connue pour des live rock, trempés, marquants et détonants.
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Toujours est t-il que la force tranquille des garçons doit également être observée comme une qualité. Dans une atmosphère musicale à la fois urbaine, grise et mystique, les gars de Brooklyn sont les témoins d’une période bien particulière, dans laquelle les frontières sont minces mais souvent délicates à relier. Entre fascination pour ce qui n’est plus et aliénation moderne, on dirait bien que le beau musical peut lui aussi naître du paradoxe.
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