Ce soir-là au Badaboum, c’est presque religieusement que nous nous glissons face à la scène. Le public n’est pas venu au hasard et attend fébrile (même si la salle peine un peu à se remplir). Après quatre années d’absence, CHRIS GARNEAU est de retour avec un troisième album « Winter games » (Clouds Hill / Differ-ant).
Fidèle à son style délicat, il se fraie un chemin jusqu’au piano avec pour accompagnateur Maxime Vavasseur – au synthé analogue, aux chœurs et à la guitare. Le set est principalement composé de morceaux de ce dernier album dont les très belles « Winter Song 1 et 2 », mais également de quelques titres plus anciens « Baby’s romance », tous réinterprétés d’une façon poignante, parfois en solo, et suivant une instrumentation très intimiste choisie pour cette tournée.
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La voix de Chris Garneau est belle, fragile et se fond parfaitement à la mélancolie omnipotente de ses textes.
L’album est sombre. Et pourtant, « Winter Games » n’est pas un album déprimant. Un genre de ceux qu’on écoute un soir de spleen féroce et qui nous tirent les larmichettes ; pas forcément un attendu lors d’un live ; un samedi soir de surcroit…On pourrait d’ailleurs regretter l’absence totale de morceaux plus enjoués, pourtant connus dans sa discographie.
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L’ambiance en devient presque pesante. Constat frappant lorsqu’il entonne « Pas grave », « tu étais là, tu as pris mon bras et tu m’as dit ça va. Et puis voilà. C’était fini. Mais c’est pas grave. Tu me manqueras plus tard ». Chris Garneau souffle ainsi une « chanson paralysante de douleur et de beauté, à plonger les plus vaillants dans la plus profonde torpeur » et c’est bien un ressenti que l’on partage avec nos amis des Inrocks. On se dit que les fins de tournées sont parfois difficiles pour les artistes. Ce 15 novembre marquait la fin d’une série de concerts européens et visiblement notre chanteur en était marqué, l’énergie devait lui manquer un peu.
… Malgré tout CHRIS GARNEAU se présente comme un artiste à fleur de peau, habité, sincère et touchant. Assurément STBC continuera à suivre ses expérimentations sonores, prometteur on vous dit.
Photos © STBC