Ce vendredi soir, la Flèche d’or n’affiche pas complet mais c’est tout comme. C’est que l’on a à faire à un groupe discret mais d’une popularité affirmée au fil des ans. 12 ans que GOD IS AN ASTRONAUT trace son sillon dans les eaux d’un post-rock aux accents atmosphériques.
Attendu comme il se doit par un public élogieux, les 4 irlandais ont pourtant failli annuler à la dernière minute. Leur batteur Stephen Whelan ayant attrapé une vilaine infection à la jambe, 2 shows à Lyon et Nantes sont annulés. Leur salut viendra du tout premier batteur de la formation Lloyd Haney passé filer un coup de main à ses vieux potes.
Fondé en 2002 par les frangins Torsten et Niels Kinsella (guitare, basse, chant), rejoins par Jamie Dean (clavier, guitare), GIAA est un groupe qui a pris son temps et a assis sa réputation auprès des amateurs notamment avec l’album « All is Violent, All is Bright« en 2005. Moins perchés que Goodspeed You ! Black Emperor, plus sombres que Mogwaï, ils développent des morceaux relativement courts pour le genre, posent des voix perdues dans les échos et laissent autant de place à des riffs furieux qu’à des mélodies atmosphériques.
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Habitués à mettre en image leurs concerts par des projections vidéos, c’est sans artifices qu’ils se livrent ce soir, préférant jouer dans le noir (et derrière leurs cheveux…) avec quelques éclairages de couleur. On a de la chance, la régie est avec eux, le son est quasi parfait, ni trop fort ou saturé. Les mélodies si travaillées du groupe sont impeccables pour nous mettre dans une ambiance sombre, envoûtante et mélancolique. Si les moins initiés retomberont un peu sur les moments plus calmes ou peineront à distinguer certains morceaux, pour les connaisseurs, c’est le bonheur.
L’intro piano de « Forever Lost » se transforme en envolée de guitare. « The End of the Beginning » nous emmène haut avec sa rythmique entêtante. Le violent « Dark Passenger », extrait de l’album à venir, fait bondir la foule. Jamie profite des pauses pour distribuer ses bouteilles d’eau dans la foule pendant que Torsten remercie sincèrement le public à chaque reprise. On respire ainsi un peu le temps du contemplatif Fragile, mais la foule hurle déjà quand vient le moment du tant réclamé « Suicide by Star ».
On a ainsi assisté à une belle tranche de post-rock avec les GIAA. Si on peut déplorer un peu le manque de prise de risque du groupe, certaines mélodies répétitives ou quelques effets de voix (discrets malgré tout), les irlandais forcent le respect par la qualité de leur jeu, leur humilité et leur plaisir à partager la musique.
Photos © STBC
Remerciements à La Flèche d’Or