ROCK EN SEINE – Vendredi 28 juin 2015

Rendez vous estival incontournable, ROCK EN SEINE signe pour beaucoup la fin des vacances et de la douceur de vivre aoûtienne . C’est aussi la rentrée de tous les gens qui gravitent professionnellement autour de la musique rock (mais pas que..) sur la capitale soit l’occasion pour nous, petit webzine artisanal, de rencontrer ceux avec qui on échange toute l’année à distance.
Et puis il y a tous ces festivaliers, venus des quatre coins de la France ou d’un peu partout en Europe (mention spéciale pour les anglais) qui font Rock En Seine et rendent chaque année l’événement un peu plus populaire.
Avec 40 000 spectateurs par jour, les organisateurs ont cette année encore rempli le contrat et se poseraient quelques questions sur l’avenir du festival : agrandir le site ? Une scène supplémentaire ou passer sur quatre jours ? Des questions légitimes au vu du succès rencontré mais qui nous feraient, à nous petit webzine artisanal (bis), un peu grincer des dents….. Le déjà gigantesque RES avec ses perpétuelles courses entre chaque scène et sa programmation de plus en plus ouverte doit il voir plus grand ? Il l’est presque déjà trop pour nous et si c’est devenu un formidable lieu d’entertainment, nous souhaiterions qu’il n’ait pas les yeux plus gros que le ventre ….. L’avenir nous le dira mais en attendant, retour en photos sur la première journée de l’édition 2015.

Comme il est de coutume porte de St Cloud, c’est sur la grande scène que les hostilités commencent. GHOST, sensation rock tendance metal du moment, a fait déplacer ses fans en nombre malgré l’horaire et se met « en route ». Au premier degré, pas du tout notre came, mais au second on a pu s’empêcher de sourire devant un bal masqué sur fond de metal plutôt light. N’en parlons plus….

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Passage rapide par le duo français VKNG (il faut prononcé viking) auteur d’une pop foutraque pas désagréable de la part des deux musiciens au talent reconnu (l’un d’entre eux ayant notamment collaboré avec Damon Albarn et réalisé l’album de Jeanne Added).  La jeune KATE TEMPEST et son flow inimitable assure ensuite sur la scène pression live, il faut bien le reconnaître. Mais on reste assez hermétique à un style musical qui nous procure que trop peu d’émotion.

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Notre Rock En Seine commence donc véritablement sur les coups de 17h avec JEANNE ADDED.
Après un concert au 104 début juin (report ici) qui nous avait emballé et un engouement général grandissant au cours de l’été, la demoiselle a confirmé tout son talent et la qualité de sa pop électronique aux douces vapeurs de post punk. En 2015 Jeanne Added s’invite dans le paysage musical français et ne devrait plus en sortir.

Mal aimée, délaissée à ses débuts, la scène Pression Live sera pourtant presque devenue notre fil rouge depuis 2 éditions. C’est souvent là qu’on peut profiter des quelques coups audacieux de la programmation, tout en restant éloigné du tumulte des grandes scènes à l’image du set de WOLF ALICE. Entre envolées sauvages et moments délicats, la dualité musicale du groupe anglais est un vrai bon moment scénique cristallisé par la voix de la talentueuse Ellie Rowsell. Leur récent premier album « My Love Is Cool« , brillamment précédé par quelques EP, confirmait toutes les attentes placées dans le groupe. On pense souvent à nos premiers amours grunge du début des 90’s et le passage en live enfonce le clou. Très bon moment.

Il est l’heure d’aller faire une tour devant le jeune JACCO GARDNER, considéré par beaucoup comme le nouveau petit génie de la pop psychédélique. Si ses premiers morceaux nous séduisent par leur fraîcheur et marquent une pause lunaire bienvenue en ce début de soirée, on peine malheureusement à maintenir notre attention tout du long. Le concert du hollandais se révèle un peu trop sage et sa musique ne s’épanouit pas vraiment en plein air. On se consolera en replongeant dans ses albums et en attendant un moment plus intime en salle (Un Café de la Danse est prévu en décembre).

Puisqu’on avait loupé leur venue récente au Bataclan, il était temps d’aller profiter du superband F.F.S. Déjà bien convaincus de l’énergie de Franz Ferdinand sur scène, mais sans avoir complètement accroché à l’association avec Sparks, on pouvait craindre un peu de déception… il n’en est absolument rien ce soir ! Car l’union de ces deux là tient plutôt de l’évidence, la bande de Kapranos fournissant sa dose de rock bondissant, là où le duo des frères Mael amène la touche de glam et de loufoque bienvenue. Le résultat se veut l’un des moments les plus dansant et joyeux de la journée, que ce soit sur les titres de la collaboration ou les tubes du groupe anglais. Le numéro de danse improvisé de Ron Mael achevant de nous convaincre du bien fondé de l’entreprise

En milieu de soirée, on fait face à WAND, quatuor psychédélique de Los Angeles, adoubé par un certain Ty Segall et déjà apprécié lors de la récente Route du Rock. Un peu coincé sur un côté de scène, le leader Corey Hanson gesticule tout du long avec sa gratte, laissant finalement peu d’attention à ses compères… Mais c’est pour mieux profiter du voyage musical entre explosions garage et lignes mélodieuses. Wand brouille les pistes, et nous décontenance à plusieurs reprises, mais la voix du leader fait des merveilles, nos oreilles s’accrochent et le groupe emporte le morceau avec notamment leur reprise bien sentie du The End des Doors.

En headliner de cette première journée, KASABIAN s’empare de la grande scène à 23h. Devenus une valeur sûre du gros show qui déboite, les anglais ont été à la hauteur de leur réputation, se permettant même de balancer une partie de leur plus gros hits en début de setlist. Avec la gouaille du chanteur Tom Meighan et l’imposant Sergio Pizzorno à la guitare, le groupe confirme son statut et offre le gros show, bien soutenu par l’excellent jeu de lumières, que l’on attendait. Sans surprise mais toujours aussi efficace !

Sur la scène de l’industrie, le duo électro noisy HANDBRAEKES, composé de l’allemand Alexander Ridha (Boys Noize) & du français Quentin Dupieux (Mr. Oizo), aura transcendé son petit monde dans une ambiance sans temps mort. Entre mixes originaux et reprises clin d’œil du répertoire de chacun, l’auditoire regagne en énergie alors que cette première nuit de festival est bien tombée.

Au même moment, de l’autre côté du site …. On se souvient d’une date au Café de la Danse où SON LUX nous avait conquis ! Un an et un nouvel album plus tard, où en est le trio mené par le génial Ryan Lott ? La réponse se loge quelque part entre le génie et la folie. Lott reste bien le chef d’orchestre ultime d’un groupe dont les formes doivent aussi énormément à la technicité de Rafiq Bathia (guitare) et Ian Chang (Batterie). Entre émotion pure et improvisation de tous les instants, mélodies magiques et rythmiques à contretemps, le trio new-yorkais place la barre très très haut et nous fait vivre 50 minutes de pur bonheur ! Sans hésiter la perle de la journée, voire du festival !

Textes Bastien Amelot, erisxnyx et M.A pour STBC
Photos © Bastien Amelot © erisxnyx et © STBC

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