Les jambes se font lourdes, l’énergie s’est un peu évaporée, et pourtant, on est remonté comme jamais pour ce dernier tour de piste du Rock en Seine ! Après un samedi dont la programmation était plus terne, ce dimanche s’annonçait sur le papier comme le rendez-vous rock n’roll que l’on attendait !
On débute avec les délires psychédéliques de POND. La formation australienne proche de Tame Impala, bien que plus discrète, a largement su se démarquer de ses confrères en sautant à pieds joints dans une folie bordélique et jouissive. A l’image du leader Nick Allbrook qui gesticule tout du long, la musique de Pond ne tient pas en place, s’envole dans ses effets de pédale, ses changements de rythme, ses élans expérimentaux. Et la foule de se lover dans l’ambiance assez géniale que procure le groupe. C’est ce qu’on appelle un bon départ !
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Du côté de la grande scène, MY MORNING JACKET est en poste. Emmené par le charismatique Jim James, le groupe peine en Europe à trouver un écho aussi important que de l’autre côté de l’atlantique. Pas totalement folk ni complètement rock, par moments un peu pop et quelquefois psychédélique, il est difficile parfois de rentrer dans l’univers MMJ. C’est peut être en live que le groupe réussit à être le plus abordable, en tout cas nous le ressentons ainsi …. Un moment agréable du début de journée.
Nouvelle salve pour les amateurs de rock indé noisy, c’est au tour du maître étalon de la scène californienne, Ty Segall de s’emparer de la scène avec sa formation FUZZ. Avec ses 2 potes (dont la magnifique robe colorée de Roland Cosio), le groupe va littéralement mettre le feu au festival. Le concert mené à un rythme effréné ne laisse aucun temps morts et le public de front de scène se lance vite dans un pogo destructeur. Segall explose sa pédale de batterie au bout de 2 titres, mais la remplace très vite pour mieux repartir de plus belle sur des rythmes destructurés mais diablement excitants. Son maquillage blanc coule sur son visage, lui donnant un étrange air de Heath Ledger façon Joker qui se défoulerait sur les cymbales. Et ce garage rock complètement agité exprime vite sa liberté. On a pu se défouler, et on est bien content !
Rapide Passage par les jeunes et talentueux LAST TRAIN que l’on piste depuis quelques temps chez STBC. Du rock n’roll comme on l’aime, sans fioriture ni artifice, que l’on aura l’occasion de découvrir plus sereinement très vite sur de futures dates dans le coin.
Mauvais coup de programmation, on aurait aussi aimé danser sur Jungle, mais la venue du discret Luke Temple et son groupe HERE WE GO MAGIC auront raison de notre déhanché. Le public a certes un peu délaissé la scène mais leur dernier passage parisien commence à dater et leur nouvel album ne saurait tarder.
Si quelques titres calmes font perdre un peu de rythme à ce set de festival, on retrouve avec joie les compos enjouées et roublardes de l’américain. Une pointe de psyché, un brin de folk, une touche de pop lunaire et beaucoup d’expérimentation donnent aux titres d’Here We Go Magic un charme total tant qu’on s’y laisse aller. Et ce ne sont pas les interprétations impeccables de la folle « Make up your Mind » ou de l’éclatante « How do i Know » qui nous contrediront. Vivement les nouveaux titres.
Arrive le moment le plus attendu de la journée, tout au moins pour nous ….
En plein retour de hype suite à la sortie très critiquée de leur nouvel album, que l’on aime beaucoup par chez nous, les australiens de TAME IMPALA étaient l’un des groupes que l’on attendait le plus. Car non seulement on admire leur science musicale, véritables chamanes d’un rock psyché aussi mélodieux que perché, mais on sait depuis plusieurs concerts comment le groupe est capable du meilleur en live, ré-orchestrant ses morceaux à tout va pour proposer une expérience singulière. Manque de bol, dans le cadre du festival, la bande de Kevin Parker la joue plus sage. Et pourtant… En démarrant sur l’immense « Let it Happen« , le groupe place déjà la barre très haute. Les reverbs sont au max, la voix de Parker s’echappe dans les échos et l’atmosphère est tout de suite planante. Faisant la part belle aux nouveaux titres sans oublier les anciens, le groupe deroule un programme parfait à l’image de « Elephant » qui fait de suite bondir la foule, « Why won’t you make up your Mind » qui nous fait planer à 10 000, ou les lascives « Cause i’m a Man » ou « Eventually » en guise d’instants de répits. Le soleil se couche sur la fin du set et la version étirée de « Apocalypse Dreams » termine de nous convaincre que Tame Impala, quoiqu’en disent certains, est bien l’un des plus beaux groupes apparu ces dernières années, de ceux qui savent sortir de leur zone de confort pour ne pas se répéter. On peut presque compter ces formations sur les doigts de la main.
Malheureusement la team STBC doit se scinder en deux avant la fin du set des australiens, car de l’autre côté du site il est hors de question de louper un bout du show de nos chouchous PARQUET COURTS. Malgré un premier quart d’heure où la voix de Andrew Savage peine à se faire entendre, les new yorkais nous mettent rapidement dedans grâce notamment à l’imparable « Black and White« . La suite on la connaît, cela doit être notre quatrième concert du groupe, mais on va prendre le même plaisir que la première fois. Car si il ne s’agissait que d’un enchaînement de garage songs classiques, on ne se laisserait certainement plus avoir mais non, grâce à des titres alambiqués et à des variations de rythmes osées, Parquet Courts nous la fait à l’envers à chaque fois et nous, on jubile !
Rock en Seine 2015 se clôt sur le grand show son et lumières de THE CHEMICAL BROTHERS.
On prend notre dernier bain de foule, la température est douce, le duo passe en revue tous ses tubes , ça danse, ça crie et même si on est pas tout à fait dans le style musical que l’on chérie, nous profitons du moment. Peu importe si les jambes sont un peu lourdes, si on a bu un peu trop de bière et que l’on émet quelques réserves sur le déroulement du festival (voir intro J 1), tout cette fête, cette musique, c’est quand même beau non ?!
Remerciements à l’agence Ephélide
Textes © STBC
Photos © Bastien Amelot et © Nicolas Bauclin pour STBC