La semaine dernière, on retrouvait les gars de FRUSTRATION, quelques mois après les avoir laissés à Villette Sonique. Des retrouvailles occasionnées par la sortie du nouvel album « Empires Of Shame », à la promo parfaitement orchestrée par Born Bad Records et le tourneur My Favorite. Quel endroit plus propice que La Maroquinerie, haut lieu de soirées rock’n’roll mémorables, pour célébrer la sortie de ce nouvel opus ?!
C’est LONELY WALK qui monte sur scène à notre arrivée. Ça joue fort, ça joue bien. L’esprit post-punk du quintette, également sous bannière Born Bad, s’avère burné au métal, envoie du bois tandis que le chanteur s’époumone sans retenue. Un rock brut, sombre et abrasif pour un set d’environ quarante minutes, à la fin duquel on se dit qu’on est probablement resté un peu trop près des enceintes… Le temps de se frayer un chemin jusqu’au bar et d’absorber une pinte salvatrice, il est temps de trouver sa place dans une Maro prête à en découdre.
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Dans la salle, très peu d’apprentis rockeurs. L’habitué des concerts de FRUSTRATION a les tempes grisonnantes, porte fièrement le polo Fred Perry et fait garder sa progéniture pour retrouver les copains et le groupe qu’il suit depuis tant d’années. Il se dégage de tout ça une grande ambiance fraternelle ; on est prêt. Ce qui va se produire pendant près d’une heure trente est tout simplement ce qu’on attendait ce soir : la grande messe d’un groupe au sommet de son art, plus que jamais reconnu pour son talent, droit dans ses pompes et foutrement rock’n’roll. De quoi mettre une belle branlée à ces groupes de kids qui jouent les durs au Bus Palladium ! Le set est entamé tambour battant, à tel point que Nicolas, le guitariste, se trompe d’intro en inversant le deuxième et troisième titre, trop pressé de mettre le paquet. Fabrice au chant, plus gouailleur que jamais, en profite pour s’amuser de la situation et ne cessera de jouer avec la salle tout au long du set. Le gigantesque Pat D à la basse, quant à lui, est parfait dans son attitude punk-rock, courbé sur son instrument, n’hésitant pas à se frotter au premier rang. C’est d’ailleurs pratiquement toute la fosse qui se frotte, à coups d’épaules, de slams incessants et d’explosions de joie massives. Les anciens morceaux sont immédiatement salués, les nouveaux reçoivent les applaudissements mérités. FRUSTRATION, en terrain conquis, retourne la salle qui jubile et nous avec. Après deux rappels, alors qu’il fait environ cinquante degrés dans La Maro, les lumières se rallument définitivement.
Autour de nous, des mecs torses nus, des couples heureux, des cheveux dégoulinant de bière et un cortège de sourires. FRUSTRATION n’a jamais aussi mal porté son nom, en prouvant une fois de plus qu’il reste un groupe fédérateur et terriblement réjouissant. Les années passent, les cheveux grisonnent mais l’énergie reste intacte. Une leçon de rock’n’roll.
Photos © Bastien Amelot pour STBC
Texte M.A
Remerciements à La Maroquinerie et My Favorite