Cette septième édition du MaMA Event rassemblait une nouvelle fois de nombreuses conférences professionnelles et une multitude de concerts, tous styles confondus, dans de nombreuses salles du quartier de Pigalle. Face à cette pléthore de choix, nous avions repéré trois cibles prioritaires programmées le jeudi en ouverture : THE LEGENDARY TIGERMAN, JESSE MAC CORMACK et PAUW. Malheureusement le décalage dernière minute de l’un, le problème technique de l’autre, et tout simplement la programmation feront que ces trois sets guitare/basse/batterie, pourtant véritables garants de l’identité rock’n’roll de ce festival, se déroulent exactement simultanément, entre 22h et 23h.
Nous entamons la soirée assis sagement sur les bancs du Théâtre de l’Atalante, en compagnie du jeune prodige folk CHARLIE CUNNINGHAM. S’il nous déclare en milieu de set qu’il a vécu 2 ans à Séville, c’est pour mieux entamer deux morceaux instrumentaux du répertoire local avec un doigté assez époustouflant. A vrai dire, cette confidence est inutile, car dès les premières mesures de ce set, on hume de cette gratte électro-acoustique la forte influence sur l’anglais de l’Espagne septentrionale. Le garçon s’avère doué et terriblement attachant dans la pénombre du théâtre. Le public, très attentif, lui sourit facilement, est ému aussi, de sorte que CHARLIE CUNNINGHAM exprime plusieurs fois sa gratitude, se réjouissant que ce deuxième passage parisien lui laisse un taux de satisfaction globale à 100% ! Son dernier morceau joué ce soir, « Lights Off », fait sourire dans son ironie : quel titre parfait pour clore un set éclairé avec tant de parcimonie…
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Nous arrivons devant le Divan du Monde pour THE LEGENDARY TIGERMAN, ne sachant encore à cette heure que le slot dédié à JESSE MAC CORMACK à quelques salles de là serait avancé. Nous attendons un bon quart d’heure devant la scène que se règle un apparent souci technique dont nous n’aurons pas le fin mot. Le temps nous est précieux ce soir, mais l’attente est largement méritée. Les interventions en français de Paulo Furtado, lunettes de soleil vissées sur le nez, font exulter le public parisien connaisseur dès le début du concert. Ce soir accompagné d’un backing band composé du batteur Paulo Segadães, et de João Cabrita au saxo, l’homme-félin proprement légendaire semble en grande forme, maîtrisant son outil à six cordes à la perfection. Les regards entre les trois hommes sont appuyés et vénéneux, il circule une tension de rock’n’roll tangible entre eux, dans cette salle moite dont la température monte peu à peu. Cette dernière est d’ailleurs assez élevée lorsque le portugais introduit un nouveau morceau intitulé « Fire », composé dans les plaines désertiques de Joshua Tree ; ce moment paraît être le pic incandescent de la soirée. Mais c’est sans compter sur ce final monstrueux, Paulo Furtado la rage et l’arrogance au ventre, à genoux sur la scène puis dans la fosse, délivrant toutes ses tripes sur « 21st Century Rock’n’Roll »…
Il est 23 heures lorsque nous arrivons aux Trois Baudets, où un agréable vigile nous indique que le concert de JESSE MAC CORMACK vient de s’achever ; et affichait de toute façon rapidement complet. Capitulation, entre déception (on pense aux copains qui sont ce soir à la release de FRUSTRATION, quelle ironie sémantique une fois encore !), et immense satisfaction pour la célébration à laquelle nous venons d’assister.
Texte et photos © erisxnyx pour STBC
Remerciements au MaMA Festival