Interview : TRAAMS

Parmi les nombreux groupes qui fleurissent en ce moment sur la scène rock anglaise TRAAMS fait figure de dernier rejeton énervé. Les 3 garçons au look presque banal viennent d’une petite ville près de Brighton. Et pour tromper l’ennui musical du coin, ils ont pris les instruments pour cracher des riffs punks et krautrock qui font bouger la tête.
C’est lors de la première journée du Rock en Seine que nous avons eu l’occasion de discuter un peu avec eux. Et s’ils sont déjà passés par Paris quelques fois, ils sont tout contents d’être la. Quelques heures avant leur concert, l’échange révèle des garçons hyper simple, blagueurs et complètement relax, avec une passion pour Footloose !

Qu’est ce que ça vous fait de venir ouvrir un festival ici ?

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Stu Hopkins (Chant, guitare) : oh c’est étonnant, on s’attendais pas a vivre une année comme ça. Ici, c’est beaucoup plus grand que l’on ne pensait. On avait même pas fait attention au line-up, j’irais bien voir Jake Bugg plus tard.

Vous sejournez un peu ici ?

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Leigh Padley (Basse) : Juste ce soir mais on rentre a la maison demain. Une petite pause et on repart faire un festival en Angleterre le week-end d’après. On a des dates tous les week-ends en ce moment. Mais on revient à Paris pendant 2 jours en octobre (avec Cheveu le 11 octobre à la Cigale)

Qu’est ce que vous diriez à un public qui vous découvre aujourd’hui ?

Stu : Venez danser, buvez un verre, amusez vous ! C’est pas très compliqué, on fait de la musique énergique, un peu noisy, voilà… Ah si, et achetez un t-shirt ! (rires)

Justement, vous jouez un rock tendu, urgent, énergique, taillé pour le live, c’est la scène que vous préferez ?

Leigh : J’aime bien les 2. C’est cool d’enregistrer des disques mais on a pas envie de passer notre vie en studio non plus. La composition c’est super mais on est pas du genre a bricoler nos chansons dans les moindres détails.
Adam Stock (Batterie): en fait on répète beaucoup, bien avant l’enregistrement. Et du coup, c’est beaucoup plus naturel pour nous de jouer en live.

Vous préférez les festivals ou vos propres concerts en salle ?

Stu : Les festivals, c’est vraiment top, tu y croises un public qui ne te verrait pas le reste du temps. C’est différent de nos concerts ou le public vient pour nous, mais du coup ça peut prendre une tournure un peu cinglée parfois. La semaine dernière à Leeds ou la dernière fois a Paris, les concerts étaient fous.

Vous venez tous d’un petite ville près de Brighton, la musique c’etait une voie logique pour vous  plus jeunes ?

Leigh : C’est une ville un peu bizarre. Il y a une grande école la-bas, très active. Mais le conseil municipal de la ville est très vieux. Du coup c’est comme d’avoir eu un mur qui nous entourait. La musique c’était un truc beaucoup plus underground.
Stu : Vous connaissez le film Footloose ? Et ben c’est pareil ! (rires)

Ah ok ! donc qui est Kevin Bacon ?

Stu : Adam évidemment ! Bon il n’aime pas danser mais c’est lui ! On  n’avait pas le droit de s’embrasser ni de s’exciter, alors on a dit Fuck et on s’est mis a danser quand même. On était un peu les rois de la rébellion quoi…

Comment vous etes vous rencontré ?

Stu : On s’est croisé dans d’autres villes. Je passais des disques dans un club.
Leigh : On s’est croisé comme ça, à passer des week-ends à danser sur de la bonne musique et boire ensemble à des concerts.

Et ca se passe comment la composition ?

Stu : On se rend tout simplement en studio et on se dit, ok il nous faut des idées. On s’ecoute un peu, on discute et on s’y colle. C’est relativement simple. ça arrive qu’on s’engueule un peu, mais si quelque chose ne marche pas, on ne s’y accroche pas. C’est assez spontané.

Des influences musicales ?

Stu : La BO de Footloose ! (les garcons eclatent de rire)

Leigh : La BO d’Enter the Dragon, les BO de western, n’importe quelle bande originale. J’adore celle des Incorruptibles, il y a des morceaux géniaux ! Ce sont des trucs qui nous inspirent, comme un jingle à la télé parfois. J’aime bien écouter ces musiques en conduisant, ça me donne des idées visuelles et ça m’inspire.

Et sur la scène actuelle ?

Leigh : the War on Drugs, Timber Timbre, Future Islands, Eagulls ou Temples par exemple. Du punk américain aussi. Et puis des classiques comme les Beach Boys ou Metallica.

Stu : Beach Boys et Metallica dans la même phrase ! hahaha, super tagline !

Qu’est ce que vous pensez de ce retour du punk rock?

Stu : Ça vient comme une vague. Avant il y avait beaucoup de dance music, de dubstep dans les clubs. Il y a des trucs qu’on aime bien mais la musique change tout le temps et les gens cherchent constamment de la nouveauté pour danser. La c’est le bon moment même s’il y a toujours eu une scène un peu underground pour ça.

Vous avez l’impression d’appartenir à ce mouvement ?

Stu : On fait juste ce qu’on sait faire, et on a de la chance ! Dans les grandes villes, il y a plein de salles ou de nouveaux groupes viennent jouer et certains disparaissent très vite. Pour nous ca se passe bien pour l’instant. A force de jouer a travers le pays, on a croisé plein de groupes, il y a un gros réseau quand même. Souvent on va en festival et on croise des gars qu’on connaît, qu’on aime bien, qu’on écoute. C’est la meilleure chose qui nous arrive de se faire des potes. Et se côtoyer fait que ça donne l’impression d’en faire un peu partie.

Vous pensez quoi de l’industrie musicale ?

Stu : Elle est corrompue ! Complètement corrompue ! (Rires)

Leigh : On devrait juste être sur la route et jouer sur des plages…

Adam : et il n’y aurait qu’un seul label de musique !

Stu : Ouais ! Mais Spotify, c’est horrible quand même !

Leigh : moi j’aime bien Spotify…

Stu : Ouais bon … non mais moi aussi, je l’utilise, j’adore même, j’y écoute beaucoup de musique. Mais je vais aussi à plein de concerts, j’achète des disques et des t-shirts. Tout sera encore différent dans 10 ans, mais il y aura toujours de la musique. Les groupes seront toujours des groupes et il y aura toujours plein de concerts à jouer.

Alors qu’est-ce qui vous attend pour cette fin d’été ?

Adam : Encore plein de bons concerts en septembre, octobre et a Noël aussi. Et on retournera en studio en janvier.

Vous travaillez encore à côté du groupe ?

Adam : oui on a de vrais travail

Stu : on bosse chez Spotify ! (Tout le monde se marre)

Et c’est comment de retourner bosser alors ?

Stu : ça va, j’adore mon job

Adam : on aime tous nos boulots, on est pas commerciaux ou banquiers quand même.

Pour finir, un petit mot sur Paris…

Stu : on adore Paris !

Adam : c’est dommage qu’on ait pas plus de temps pour se balader d’ailleurs

Stu : vous vous rappelez la fois ou on a voulu aller vers l’arc de triomphe ?

Adam et Leigh : ahhhhhhh

Stu : On avait fait un festival ici la dernière fois. On a joué notre concert et après, on voulait absolument faire la fête. On avait un énorme van et je criais, vas y, emmène nous au centre de paris. Et c’était complètement idiot ! Avec ce putain de van immense, tout ce qu’on voyait c’était des vélos et des motos partout. On flippait à chaque virage, c’était tellement horrible de conduire ici… Donc la France, c’est super cool, mais ne conduisez pas à Paris !

Remerciements à l’agence Euphélide

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