Le café de la Danse tient ce soir lieu de plage tropicale. Il ne manque plus qu’un peu d’eau salée, des toucans/des perroquets/des albatros/des trucs à plumes (choisis selon ton goût) … et du sable. « Ladies and gentlemen, this is your captain, la température intérieure est de 38°C et l’air frais s’est fait la malle à Tombouctou ». Atterrissage tout en douceur avec un beau programme. Haut les cœurs.
S’il fait très chaud dans la salle, SPINNING COIN apporte sa touche de fraîcheur au programme de ce soir. En une parfaite première partie, le groupe de Glasgow distille ses petites mélodies lumineuses et ses riffs catchy à souhait. Que dire de du titre « Raining on Hope Street » ? Imparable ! La ligne mélodique de la guitare rentre immédiatement dans la tête et ne nous quitte plus. Le son très propre et produit sur l’album est un peu plus brut en live ce qui ne gâche rien. Presque tout le monde chante dans le groupe et la cohésion de la formation apparaît nettement. A suivre !
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Le temps d’aller mettre tatie Jacqueline au congélateur pour ne pas qu’elle attrape la mort et accessoirement de mettre en place les instruments, REAL ESTATE entre en scène après une petite pause bien méritée. Cela fait maintenant 3 ans que nos professionnels préférés de l’immobilier ne sont pas passés à Paris. Entre temps, leur chanteur Martin Courtney a sorti un album solo et le lead guitar, Matt Mondanile est parti définitivement pour se consacrer à Ducktails (remplacé par un vieil ami et collaborateur du groupe, Julian Lynch). On a donc hâte de voir ce que donne la nouvelle formation.
REAL ESTATE nous présente ce soir son nouvel album (presque la moitié de la setlist). Un album plutôt très calme. Va-t-on succomber à une bonne sieste embrumée de chaleur même sans hamac ? Et bien non. Le groupe fait le job pour nous captiver. Alex Bleek, le bassiste hilare en toutes circonstances s’applique à demander des nouvelles sur notre niveau de cuisson. Dès le deuxième morceau, le dernier single « Darling » résonne sous le toit du Café de la Danse. Suivra le très beau « Had to Hear ». Les petits nouveaux de REAL ESTATE sonnent un peu différemment tout en restant fidèle à l’esprit du groupe. L’apport du nouveau lead guitar est perceptible. Je ne me souviens pas de bottleneck avec le Real Estate de 2013. Célébration de cordes glissées toutes en douceur, ambiance Hawaï !
Le concert est conçu en crescendo et les meilleurs morceaux arrivent à la fin. Pour ma part, je suis complètement happé par la version live de « Two Arrows », nouveau morceau et inhabituellement long pour le groupe (presque 7 minutes !). Il me semble encore rallongé pour l’occasion ce qui est parfait tant les parties de guitare sont hypnotisantes. On a l’impression d’être dans une boucle temporelle perpétuelle comme un été sans fin. La lead guitar offre d’infinies variations distordues tandis que le même joli arpège est joué inlassablement en son clair par l’autre guitare : le mouvement aléatoire et réjouissant des vagues sur la rive contre le soleil continu et implacable. Parfait contraste.
Juste avant le rappel, la formation joue le classique « It’s Real » repris ensuite en cœur a capella par le public une fois le groupe passé backstage. Tout plein de « oh oooh oohoh oh oooh ohoh » afin de les faire revenir. Martin Courtney semble ravi et Alex Bleek nous confiera pour la précision statistique que ce n’est que la deuxième fois que cela arrive. Il faut dire qu’on est loin du rock de stade avec REAL ESTATE. Les garçons supprimeront un morceau prévu dans le rappel (la chaleur ?) mais on ne leur en voudra pas car finir sur le sublime « Municipality » et sa douce mélancolie, c’est pas mal aussi !
Texte et photos © Nicolas Bauclin pour STBC
Remerciements à Super! et au Café de la Danse