Retour sur la première journée du PARIS INTERNATIONAL FESTIVAL OF PSYCHEDELIC MUSIC, le désormais indispensable rassemblement parisien autour du mouvement psyché. Une troisième édition délocalisée à La Ferme Du Buisson, à Noisiel dans le 77 : un site d’une convivialité idéale pour donner à l’événement une vraie allure de festival.
Même si la pluie s’est invitée sans trop de surprise pour ce premier jour, elle n’a pas empêché le bon déroulé d’une programmation qui débute, pour notre part, avec le groupe PAUW. Des hollandais fortement influencés par les sixties, et ce jusque dans le style vestimentaire (mention spéciale au batteur Rens Ottink), qui peinent à démarrer suite à un problème technique sur l’instrument du guitariste/chanteur Brian Pots. Il faudra quelques chansons pour que le groupe rentre vraiment dans son set et nous avec. Musicalement on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec le headliner du soir TEMPLES ; la petite heure allouée devient réellement plaisante à mi-concert. Un psyché rock sans grande originalité mais néanmoins carré et suffisamment bien fichu dans l’écriture pour nous laisser une impression agréable lorsque les gars quittent la scène.
A lire également : Concours : THE WARLOCKS + THE ORWELLS + MARIETTA (Supersonic hors les murs)
A lire en complément : Concours : GARBAGE DAYS FESTIVAL
Direction la scène intérieure où sont attendus les fougueux CANNERY TERROR. Couvé par les copains tourneurs de DEAD BOY, le jeune groupe, qui ne boude pas son plaisir de jouer pour la première fois devant autant de monde, va électriser la salle. Un rock garage gorgé de soleil californien, des chansons au format court terriblement accrocheuses et une chanteuse bondissante qui fait le show. CANNERY TERROR se pose et assure un set revigorant, un peu court pour l’occasion, mais plein d’insouciance et d’énergie contagieuse. Bravo les kids !
Retour à l’extérieur où la pluie a la bonne idée de s’arrêter avec les premières notes de PSYCHIC ILLS. Un nouveau problème technique retarde la première chanson, mais sans trop attendre, les new-yorkais entament la sérénade. Ce coup-ci on retourne vraiment au cœur des sonorités psychés. Un chant lancinant, des mélodies enjôleuses plongées dans la réverb’, même si on peine tout de même à être complètement convaincu. La superbe reprise « I Don’t Mind » se retrouve privée de voix féminine (la bassiste ne doit pas vouloir passer après Hope Sandoval) et on a clairement l’impression que le groupe enchaîne les titres sans réelle envie. Ça se ressent dans un set pas désagréable mais dont on attendait beaucoup plus. Après avoir fait semblant de disparaître, les PSYCHIC ILLS balancent une bienvenue « One More Time », titre imparable au riff ravageur qui à lui seul sauve les apparences.
Le temps de se caler une pinte (8 euros quand même les gars, quoi !), NOVA MATERIA installe ses machines. Le duo franco-chilien s’apprête à transformer la scène intérieure en dancefloor et on se fait prendre au piège. Une musique électronique aux sonorités indus diablement bien gaulée, expérimentale tout en restant accessible. Pas forcément notre came a priori, et pourtant impossible de ne pas se laisser aller, on lâche le totebag au sol et on danse !
C’est déjà la fin de la journée et le moment de retrouver le band que beaucoup ici attendent. Cette fois, pas de souci technique en vue, le quartet anglais encensé dès ses débuts semble parfaitement rodé après quasiment 3 ans de tournée. Mais le cas TEMPLES s’avère pourtant particulier… Le groupe avait plutôt bien déboulé avec un album assez malin à l’époque, mais un manque criant de personnalité sur scène comme sur disque. Et à vrai dire, la sensation qui se dégage du concert de ce soir est presque toujours la même. Alors évidemment, lorsqu’on retrouve les quelques singles vraiment bien foutus que sont « A Question Isn’t Answered », « Shelter Song » et « Sun Structures », on ne peut pas dire qu’on s’ennuie, d’autant que le groupe a sérieusement gonflé ses instrus depuis ses débuts. Mais voilà, l’arrogance du chanteur James Bradshaw a toujours tendance à nous agacer, lui qui râle cyniquement après le public parce qu’il n’est pas assez déchaîné à son goût. Qui plus est, on se retrouve face à un groupe dont l’application des « recettes » psychédéliques est tellement studieuse qu’il ne s’en dégage aucune individualité. On se retrouve comme à la maison : on aime bien écouter quelques titres efficaces de TEMPLES de temps en temps, mais on les oublie vite faute de relief ou de ces aspérités qui nous donnent envie de prendre du rab. Allez les gars, fabriquez-nous un second album et sortez un peu des rangs, ça ne pourra être que bénéfique !
Retour à la maison pour tout le monde et malgré quelques nuances à notre excitation sur cette journée, on est bien motivés pour attaquer le dimanche de bonne humeur avec une prog’ prometteuse…
Texte © M.A pour STBC
Photos © Bastien Amelot pour STBC
Remerciements au PIFPM