Vendredi dernier, Gonzaï produisait sa 33ème soirée sous le signe du rock psychédélique moite et explosif. Le monde réuni en masse compacte ce soir est impressionnant, étant donné la programmation parisienne foisonnante de bonnes ondes en tous quartiers. Si les raisons du sold out de La Maroquinerie sont ici multiples, la soirée révèle un consensus absolu. L’Amour est palpable entre ces murs, les yeux se ferment, il règne une agréable odeur de bienveillance. Le sponsor de la bouteille noire de Bourbon n’y est notamment pas étranger ; le savoir-faire du programmateur et la proximité de la salle avec son public encore moins.
La plus vibrante surprise résidera dans l’ouverture des hostilités. THE SCRAP DEALERS, quintet liégeois fort sympathique, offre une prestation à se croire sous psychotropes, tout en onctuosité et sans véritable pause. Les enchainements sont naturels, les intentions limpides, parfois un effet surf vient réchauffer les amplis. Ça gueule, c’est doux, ça bourrine des fûts et ça sourit vers le bas : s’ils enseignaient, ces férailleurs nous apprendraient le sens du terme shoegaze. Non dénué de bon sens pratique ni d’humour, le batteur chevelu répondant au doux surnom Pipounet grognera hors micro en fin de set que leur LP est disponible à la table de merch, qu’il n’est pas bien cher et que ce serait la moindre des choses d’en prendre un étant donné qu’ils viennent de se tasser 400 km pour venir jouer. Hilarité générale et gros succès, leur table sera prise d’assaut ! A noter au premier rang la présence de leur pote Nick Wheeldon, qui officie par ailleurs de voix de maître chez Os Noctàmbulos.
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Après une telle claque, les chiliens expatriés à Berlin de LA HELL GANG ont un peu de mal à prendre la relève. Leur set n’est pas vraiment de la même trempe et peine à décoller. La fosse est tout de même bien chaude, et bientôt la saveur prend forme. Hélas le temps file et la performance est courte, les headliners prennent d’assaut la scène et le sous-sol de la Maroquinerie s’enflamme de plus belle.
THE DEAD MEADOW c’est avant tout un trio, une sainte trinité, une figure équilatérale. Maîtrise absolue du calme, des flux tendus et de l’hallucination collective. L’audience est manifestement conquise à la cause des américains, gentilles bousculades à l’appui, aucun temps mort ne permettra un quelconque répit. Un rappel somptueux et quelques gouttes de sueur plus tard, il est déjà 23h10, mais qu’importe, le temps n’a plus eu cours ce soir.
Photos © erisxnyx