Au cœur de la promotion européenne de son album solo « Yorktown Heights » sorti l’été dernier, GRANT NICHOLAS investit ce soir Les Étoiles, petite salle de la rue du Château d’Eau ouverte depuis quelques semaines sous la bienveillance de Live Nation, pourtant monstrueux tourneur des plus grosses affiches mainstream entre Madonna, Sting et autres Depeche Mode. Ce soir cependant, point question d’épais marketing calibré ni machine de guerre rodée pour les ondes FM. Point question non plus de Feeder, groupe rock alternatif pêchu des nineties/noughties, dont le frontman présentera de nouveaux titres acoustiques exclusivement écrits en solo, extraits de l’autoproduit « Yorktown Heights » (2014) et de son prochain mini album à paraitre en avril, « Black Clouds » (2015).
Il est 20h03 lorsque David Simard foule la scène des Étoiles. Déjà découvert en première partie de Matthew Caws fin janvier, le charmant canadien propose avec tendresse sa folk solide muni de sa guitare, d’un tambourin au pied droit, des yeux qui brillent, et d’un grain de voix aussi chaud qu’il fait frisquet à Vancouver. Impossible de ne pas être touché, d’ailleurs l’audience quelque peu clairsemée et quasi religieuse finit par ressentir et générer l’énergie qu’il évoquera malicieusement entre deux morceaux. Une petite demi-heure de sensibilité plus tard, il salue le public échauffé et laisse place au headliner pour lequel les fans se sont rassemblés ce soir.
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Le chauffage doit être réglé au maximum, car il pèse déjà un climat torride dans Les Étoiles. La plupart du matériel présent sur scène revêt l’artwork et les titres de « Yorktown Heights » sous forme de gaffer noir. Aucun doute permis, on est ici pour les dernières compositions de Grant et les seules traces perceptibles de Feeder seront ce soir les t-shirts des fans fidèles ! La salle est bien loin du sold out, mais le public est hétérogène, trans-générationnel et international, et surtout connait bien son sujet.
Le set s’ouvre sur « Counting Steps » et « Safe In Place », en forme de douce pop mélodique, et la salle ne décolle réellement qu’avec le pêchu « Time Stood Still » et son refrain imparable, qui sera le premier titre d’une longue liste à être repris en cœur aux premiers rangs.
Entre escapades langoureuses (« Soul Mates », « Tall Trees ») et envolées plus punchy (« Joan of Arc », « Hitori », « Robots »), les spectateurs sont sous l’emprise du sourire désarmant de Grant Nicholas, qui conte anecdotes sur blagounettes. Ainsi, on apprend que la formation s’est baladée dans Paris cet après-midi et a souhaité expérimenter le Vélib. Pas évident manifestement, heureusement une jeune femme leur a apporté son aide, et la voici invitée sur liste à rejoindre l’audience ! Grant Nicholas ajoute d’un clin d’œil qu’ils ont fait les fous à contre-sens dans les rues parisiennes, et que cela finira certainement sur son Facebook un jour prochain voire dans son prochain clip !
L’intimité des compositions est épicée de l’humour quasi omniprésent du frontman, marquant l’atmosphère détendue. Il est donc également question d’un fantastique restaurant bio à deux pas de la salle : les spectateurs ici présents peuvent s’y rendre de la part de Grant, et expliquer au personnel que lors de sa prochaine tournée le groupe y veut un repas gratuit !
Le fil des morceaux retrace la quasi intégralité de ses compositions solo ; et la féérie opère sur une audience enjouée parmi lesquels David Simard souriant au fond de la salle.
Grant Nicholas se montrera enfin très attentif envers une nuée de fans patients venus lui toucher un mot pendant que le groupe débarrasse la scène avec le sourire. Photos, signatures, échanges complices… le Gallois déborde manifestement d’amour pour la France et promet de revenir prochainement défendre ses compositions en solo, et très certainement avec Feeder.
Remerciements à HIM MEDIA
photo et texte : © erisxnyx