Il est des concerts inattendus dont vous ressortez le sourire au cœur en fredonnant. Un artiste découvert lors d’un live topé à la volée qui intégrera dans la foulée notre playlist (et évidemment celles de nos congénères, lobby du bon goût musical oblige). STBC a eu du flair en envoyant une de ses reporters traîner ses oreilles du côté de La Maroquinerie mardi soir où THE RODEO venait présenter son 2nd album – La musica del diavolo.
Détrompez-vous, nous sommes loin des cowboys chapeautés. Certes d’inspiration country aux origines, blues aussi, c’est surtout une folk revisitée, inspiré qui nous est proposé ce soir, personnifié par Dorothée Hannequin (dont The Rodeo est l’anagramme).
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Dans la salle, on se sent comme à la maison, l’ambiance est joyeusement intimiste. Il faut dire que les proches de la chanteuse sont venus en nombre remplir et ambiancer la Maroq ce soir. D’ailleurs le plaisir d’être là est partagé par les 5 artistes présents sur scène, ça se voit et ça donne une belle énergie (si Dorothée est THE RODEO, elle est accompagnée ici par un clavier, un guitariste, un bassiste et un batteur). On se balade entre excursions pop délicates sur « Suzhou River », « Cold heart » jusqu’au très rock « Devil in me » sorti tout droit d’un film de Tarantino. Des mélodies simples qui se chevauchent accompagnées de balades faussement naïves (When the storm is over – que je sifflote encore).
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Si l’on tombe sous le charme au premier regard (un look faussement désuet enveloppé d’un regard espiègle), le public est saisi par la voix de velours, éraillée juste comme il faut de la demoiselle. On devine les influences américaines de Dorothée (elle cite les Byrds, les Shangri-Las ou Billie Holiday), elle les interprète avec une élégance toute française. THE RODEO se réinvente musicalement à chaque nouvelle chanson.
Après un premier album sous influence Dolly Parton (Music Maelström-2010 + quatre EP depuis 2008), cette fois-ci, une certaine filiation délicieusement sixties se fait sentir sur « la Musica del Diavolo » (on y trouve des collaborations de Gush, Kouyaté Neerman, Tahiti Boy, François & The Atlas Mountain, Coming Soon). Le folk-rock des débuts se transforme en Pop songs langoureuses et sautillantes comme sur « Egyptian Doll » ou « Amulet ». Et El diavolo me direz-vous ?! La légende raconte que sur les bords du Mississipi, le bluesman Robert Johnson aurait donné son âme au diable en échange de la virtuosité…une référence anodine ? Rendez-vous pris chez notre disquaire préféré pour le 3 mars prochain…
Remerciements à J.Spellanzon
Photos © STBC