Retour en salle en 2017 pour le PARIS INTERNATIONAL FESTIVAL OF PSYCHEDELIC MUSIC (PIFPM) qui du coup retrouve le calendrier hivernal, partagé entre le Trabendo et la Cigale.
Direction donc la Villette pour la première soirée que l’on démarre avec le post punk à synthés du messin NOIR BOY GEORGE. Sanctifié par une partie du monde underground hexagonal, on ne tiendra pas plus de trois chansons. Ce soir on a envie de groupes à guitares et de psychédélisme. C’est JACCO GARDNER, remplaçant de dernière minute de MOUNTAIN BIKE, qui va nous donner nos premières sensations de bien être musical. L’appelé à la rescousse va livrer un set 100% instrumental convaincant. Une succession de longs titres, bercés par des improvisations hypnotiques, et habillement ‘drivé’ par le hollandais penché sur un clavier qu’il ne quittera pas. On le préfère sans hésitation dans cet exercice plutôt que dans un set classique, où ses chansons peinent à nous convaincre sur la longueur. Coaching gagnant.
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JACCO GARDNER tout juste sorti de scène, c’est la guitare de TESS PARKS que l’on entend de l’autre côté de la salle. Installée sur une marche et entourée de bougie, la jeune canadienne est là pour une petite demie heure, seule avec sa guitare. De sa voix particulière, elle délivre quelques chansons de son répertoire (on retient ‘Someday’ en dernier titre) au milieu d’un public ravi de ce moment d’intimité.
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Le ton n’est plus le même avec les anglais de THE KVB qui vont s’employer à déverser leur déluge sonore sur le Trabendo durant une heure de set. Plongé volontairement dans la pénombre, le duo livre un set tendu et intense au son de la guitare saturée d’un Nick Wood habité. Si le groupe reste globalement convaincant, on ne peut néanmoins s’empêcher de ressentir un soupçon de lassitude sur la fin. La faute peut être aux passages trop rapprochés de THE KVB à Paris, et de chansons peut être trop enfermées dans un style musical un poil répétitif. L’ensemble reste solide.
Le gros morceau de la soirée arrive, ceux pour qui on s’est essentiellement déplacé ce soir : TRAAMS. Si le trio incendiaire n’a rien de psychédélique, c’est bien lui qui va mettre tout le monde d’accord. Devant une salle malheureusement à moitié vide (surtout sur la fin vu l’heure tardive), les anglais au look de nerds vont tout dégommer. Difficile de faire trio plus efficace et aussi précis dans le style post-punk énervé. Lorsque TRAAMS nuance et adoucit par moment certain de ses titres, c’est pour mieux décocher un gross riff et enclencher un rythme infernal, les entraînant régulièrement au bord de la rupture. On retiendra notamment le récent single « House On Fire » et son finish infernal. On était complètement dedans et tout aurait pû être parfait si une coupure de courant n’était pas venu gâcher la fête, et imputer le set d’un final qui aurait certainement fait basculer le concert de TRAAMS parmi les meilleurs de l’année (séance de rattrapage le 22/03 en première partir de Car Seat Headrest). Entre joie et frustration, on repart du Trabendo avec tout de même le sentiment du travail accompli pour cette première soirée.
Remerciements au PIFPM
Photos © Badtien Amelot pour STBC
Texte M.A pour STBC