Deuxième fois que cette affiche se produit à Petit Bain en deux ans ; les UK SUBS, formation pionnière du bon vieux punk anglais, ont compris la recette gagnante à composer avec un T.V. SMITH dans leurs bagages.
Timothy Smith arrive donc sur scène en toute sobriété, déballe sa gratte folk de son étui la branche et l’enfile sur ses épaules décharnées. Le bougre accuse une belle et longue carrière, on le sent à l’aise et heureux de jouer. C’est quasi exclusivement en français que T.V. SMITH exprimera sa sympathie tout au long de la soirée. La salle se remplit au fur et à mesure de ses blagues, remerciements et anecdotes sur les chansons qu’il va entamer. Impossible pour le public de nier une admiration certaine pour cet anglais charismatique, qui force le respect à chaque nouveau titre. Un savant mélange de quelques gemmes de son ancien groupe THE ADVERTS tout droit sorties de ‘77, une superbe « Generation Y » toujours très actuelle, et pourtant de 1999 ; au même titre d’ailleurs que les nombreux extraits d’une discographie riche et de ses excellentes nouvelles compos. Au milieu de son set, le songwriter s’arrête net en précisant avoir oublié un truc très important : sa bière ! Timothy choisit avec soin enchaînement de ses titres : il se dit toujours très fair ; après « Expensive Being Poor », il embraie sur « Immortal Rich ». Une section internationale se profile ensuite, où il explique qu’il est à l’origine des paroles de ce morceau de Die Toten Hosen « Pushed Again » ; après quoi il propose un punk mélancolique francophone avec « La Grosse Prise », histoire d’un bateau de pêche qui attrape un sous-marin nucléaire dans ses filets… L’enchaînement de trois perles de grind furieusement dansantes de THE ADVERTS conclut le set en beauté. Folk pointue et punk vénèr’ savent s’allier intelligemment.
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A 22 heures les ex « UK SUBVERSIVES » foulent les planches encore toutes propres de Petit Bain. Un rideau noir est tendu sur le bord de la scène à la gauche de Charlie Harper : il souhaite élucider le mystère de ce qui s’y cache ! Sa manière de prendre possession de la scène, au-delà de ses interactions nombreuses auprès d’un public de nombreux fans hardcore. Un type monte sur scène dès le début pour chanter au micro avec Charlie : il se fait aussitôt embarquer par la sécurité, mais le vocaliste mythique, le sourire amusé, lui témoignera immédiatement son empathie en lui filant une cannette ! Même schéma tout au long du concert en fait : échanges d’amour, pogo, bienveillance, coups de coudes dans le dos, hurlements en chœur, flots de binouze et partage de micro. Les principaux albums à l’honneur ce soir sont évidemment les deux premiers « Another Kind of Blues » (1979) et « Brand New Age » (1980), parfaits exutoires empreints de bonne humeur.
Aux deux tiers du set, « I’ve Got a Gun » est introduite comme figurant sur leur prochain EP. Elle est inspirée par nous, parisiens qui avons subi de près ou de loin les attaques de novembre dernier. Étrange et maladroite dédicace si on se fie aux paroles, et pourtant elle s’avère, à l’instar de leur 26ème et tout dernier LP « Ziezo« , tout aussi efficace que les classiques joués ce soir.
La Les Paul de Jet vibre à la folie ; le petit Jamie qui tabasse ses fûts reste relativement discret, tandis qu’Alvin Gibbs, bassiste épisodique du groupe depuis plus de 25 ans, tournoie et virevolte, gorgé de plaisir. Si la générosité de UK SUBS se mesure en partie via les moult cannettes de bières filées aux fans du premier rang, elle prend toute sa dimension sur l’intensité des flux d’énergie délivrés au long d’une setlist sinon très éclectique, au moins intarissable. Deux rappels conclus par des « Oi! Oi! » du public chauffé à blanc viennent achever cette belle soirée en forme de leçon de rock’n’roll.
Texte et photos © erisxnyx pour STBC
Remerciements à Petit Bain