Si certains d’entre nous ont de l’année qui s’achève une réminiscence morne et lui servent un adieu méprisant, d’autres ici ce samedi semblent appréhender 2016 avec une soif de fête sans commune mesure. Excellente idée qu’a eu la Méca d’être ouverte un 2 janvier, et de recevoir les californiens de SAVAGE REPUBLIC. Le sold out en a surpris quelques-uns ce soir, à commencer par l’orga manifestement débordée et en nage !
Alors que nous nous frayons (trop) doucement un chemin vers le devant de la scène dans la cave aux néons bleus, il ne reste que quelques titres lancinants à ICESUN pour tenter de nous convaincre. Nous retenons surtout le dernier morceau « Leave », le long duquel le groupe est accompagné non sans émotions de leur ex-guitariste, désormais en partance vers l’hémisphère australe. Une mise en bouche post-punk qui ne prépare pourtant guère à la tornade qui va surgir d’ici 15 minutes.
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Car SAVAGE REPUBLIC ont donné un premier concert de l’année tout à fait glorieux, de ceux qui font se sentir au bon endroit au parfait moment. En montant sur scène, le batteur Alan Waddington me souffle que ce matin ils étaient encore à LA, et que tout peut arriver ce soir. Afin de se garantir une bonne étoile, il souhaite emprunter un sac de fille à poser près de lui pendant le concert ! Chance, dose massive d’énergie en barres, 30 ans d’expérience dans les pattes, appelez ça comme vous voulez, mais les premiers rangs ont avalé du décibel calibré sur une bonne heure !
La facette angoissante/claustro de la Mécanique Ondulatoire a très vite cédé place à un théâtre de maîtrise lumineux, les membres du groupe intervertissant régulièrement les instruments avec une aise improbable. Ethan Port passe de la gratte sur scène au fût déglingué parmi le public, Thom Fuhrmann échange basse et guitare comme il enlève et remet sa chemise.
Les interactions avec l’audience sont nombreuses, manifestées entre regards francs, prêt de médiator pour quelques riffs de basse, immersions soniques dans la fosse… Et surtout cette déclaration d’amour à la ville de Paris, par laquelle ils tenaient à commencer cette tournée. Dernier titre du set avant rappel, « Viva la Rock’n’roll » résonne de toute la force de ses paroles, évoquant Morrison et Rimbaud, pour mettre cette wonderful city à genoux sous le charme des californiens suant à grosse goutte.
Quel plaisir après la trêve des fêtes, de retrouver tant de visages connus, tant de bonnes vibrations pour une soirée gorgée tant de bonheur que de cette bonne et chaude déprime post-punk dans laquelle on aime à se lover.
Texte et photos : © 2016 erisxnyx
Remerciements à la Mécanique Ondulatoire