Initialement programmée le 16 novembre et reportée ce mois-ci – et donc très attendue – cette soirée labellisée BORN BAD aurait dû être remboursée par la Sécurité Sociale. Nous ne reviendrons pas sur l’émotion ressentie (et extraordinairement canalisée) au pas de La Maroquinerie, mais rarement le rock en live n’aura été aussi salvateur.
A 20h pétantes, la première partie assurée par les allumés de REGAL annonce avec une fougue adolescente la tempête de décibels à venir. Brute, parfois techniquement maladroite et toujours déconcertante de spontanéité, la formation garage originaire de Lyon enchaîne les tubes déglingués. Look grunge 90s, riffs acérés et apostrophes amusées au public (on notera ce guitariste pris de bougeotte endiablée qui n’hésitera pas à danser dans la fosse, léguant son instrument à un fan), le groupe livre une performance généreuse presque attendrissante.
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Puissante, en clair-obscur, la seconde partie de soirée prend des accents quasi théâtraux. Release party d’un brillant LP éponyme paru en octobre, ce concert de JC SATAN offre tout ce que la scène rock alternative présente de plus jouissif. Après une courte introduction caverneuse (spectaculaire Arthur à la guitare et aux yeux fous), une énergie flamboyante s’empare des cinq musiciens et de la salle comble. D’abord distante et énigmatique telle une statue antique, la chanteuse Paula est peu à peu prise d’une transe chamanique. Sensuelle et animale, la front woman capte les regards d’une foule abasourdie par le son chargé de basses, les lumières ardentes et la chaleur grandissante. Deux trois disciples du quintet franco-italien ne tarderont d’ailleurs pas à monter sur scène, bougeant lascivement après quelques gorgées de Jack Daniel’s. Bien que les voix soient un peu trop en retrait dans le mix global de la façade, les nuances des compositions se font sentir tant la maîtrise instrumentale est au rendez-vous. Mélodramatique, mystique et cathartique, ce live de JC SATAN nous aura rendus sourds mais vidés et satisfaits, avant que ne survienne à nouveau le silence.
Texte et photos © Astrid Karoual pour STBC
Remerciements à La Maroquinerie