C’est non sans émotion que nous arrivons à cette troisième soirée du FESTIVAL BBMIX à Boulogne. Une affiche exceptionnelle encore, que nous avons savourée avec beaucoup de plaisir.
TOMAGA entame la soirée offrant un trip continu sur près de trois quarts d’heure. Aucune pause, aucun vide, si ce n’est la sensation de flottement intersidéral qui nous prend les tripes dès les premières notes ! Quelques touches stellaires minimalistes, auxquelles répond un écran projeté de constellations… Valentina Magaletti à la batterie capture notre attention, nous fait fermer les yeux pour mieux ouvrir l’esprit, se lâche de toutes ses expressions. Elle communique avec Tom Relleen (basse, bidouillage clavier, xylophone…) en osmose totale. Puis peu à peu le set se tend, l’expérimental devient organique, puis drone, tirant sur un free jazz subtil, et enfin carrément indus. Le duo londonien, déjà croisé quelques fois parmi THE OSCILLATION, fonctionne à merveille et se nourrit des applaudissements intenses et mérités qui lui sont servis après une absorption religieuse.
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Depuis la soirée Gonzaï du 30 janvier dernier à la Maroquinerie, on attendait le retour promis de DISAPPEARS. Quelle excellente surprise de les retrouver cette année, pour un set équilibré entre leurs trois derniers albums (2012, 2013 et 2015), ainsi que deux nouveaux morceaux (« 11 Mile » et « Silencing » selon la setlist). Le quartet de Chicago est manifestement ému de se produire ici en ce sombre novembre ; et même si la salle est en grande majorité assise, quelques âmes se lèvent enfin, défiant leur frustration de rester assis devant une telle dose de rock’n’roll. La monumentale et entêtante « Halcyon Days » issue du dernier LP clôt ce set dans une quintessence de noirceur et de beauté… Elle nous laisse pour un entracte en état de gratitude et en suspension, son beat implacable en tête encore pour des jours.
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Juste avant la reprise du cours de la soirée, l’équipe des organisateurs du festival prend exceptionnellement la parole, pour la lecture d’un texte gorgé d’émotion. Une subtile note d’intention en hommage aux présents ce soir, alors qu’intérieurement c’est nous qui remercions le festival et les groupes de maintenir leur énergie au service de ces excellents concerts…
Les anglais de WIRE foulent ainsi les planches du Carré Bellefeuille, tout à fait décidés à passer un bon moment, et ce malgré quelques imperfections techniques de la sono, surtout aux premiers rangs, qui parsèmeront le concert. Les voix un poil faiblardes et quelques larsens n’auraient gêné personne si la formation assumait son côté cradingue de vieux punks anglais ! Tout de même, nous bénéficions d’une setlist éclectique, générant parmi le public de mémorables déhanchés. A noter même un stage diving improbable, d’abord timide sur la splendide « Harpooned », puis déchaîné sur « Used to » en rappel ; le type finissant carrément par enjamber les rangs jusqu’à la console en haut des gradins !! Tout cela aura dégagé une chaleur de folie dans la salle, pourtant si attentive en début de soirée…
Texte et photos : © erisxnyx pour STBC
Remerciements au BBmix