ALLAH-LAS (24/10/16) – Cabaret Sauvage

Nous pénétrons dans l’enceinte circulaire du Cabaret Sauvage encore éparse vers 19h15, tandis que REVERBERATION RADIO officie sur un deck à droite de la scène. Il s’agit en somme d’un type planqué sous son bonnet et ses cheveux longs, manifestement passionné au vu de ses déhanchés, qui passe multiples vinyles sixties agréables (la NICO du Velvet, PJ PROBY…).

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En première partie live, décidément ça se répand, un groupe complètement incohérent vis-à-vis de la tête d’affiche. FIONA WALDEN est une française à la voix grave quasi masculine, inspirée par un univers entre western spaghetti (on pense au titre du morceau « Ennio »), vastes plaines arides (la sensible « Desert » ou la résonnance de cuivres type CALEXICO), et varièt’ electropop des heures de grande écoute (TF1, Grand Journal, Ouï FM, étiquette Emergenza, rayez la mention inutile). Entourée de Saad et Raphaël, respectivement excellent technicien guitariste et bassiste à l’allure French touch shoegaze, et d’une boîte à samples que nous nommerons au hasard Roland, la demoiselle aimerait respirer la sincérité. Est-ce le trop de samples justement, qui rend cette prestation décevante ? Ce n’est pas une découverte exceptionnelle ; on ne trouve pas de défaut majeur à reprocher, si ce n’est le ressenti d’une certaine apathie impalpable, démentie à l’oral par Fiona qui assure deux ou trois fois qu’elle est ravie d’être là ce soir. Les applaudissements sont polis… Mais alors que tant de bons groupes de surf-rock ou de n’importe quoi vaguement cohérent avec les ALLAH-LAS existent, méritent une meilleure exposition et brillent par leur absence ce soir, nous patientons aux premiers rangs.

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Pendant l’entre-deux, retour du DJ set de REVERBERATION RADIO avec le leader des ALLAH-LAS en guest : Miles Michaud passe quelques autres vieilleries qui évoquent un séjour aux Bahamas au cours des trois bons quarts d’heure d’attente entre les deux groupes. On observe aussi sur scène le passage furtif et assez improbable d’un minou blanc et roux un brin curieux…

21h30 passées, Miles monte enfin sur scène avec ses potes, balance plus ou moins naïvement, en français, un « Elle est où la chatte ? » ; ce qui en fait ricaner deux ou trois dans l’assistance. D’une certaine manière, ça détend les éventuels sceptiques, car le set sera dénué de toute forme de tension. Il émane de ALLAH-LAS une immense aura paisible, qui appose de doux sourires aux réceptifs ce soir. Ils ont laissé tomber la chemise hawaïenne pour une panoplie plus classique, mais ça fleure bon la Californie sixties insouciante, les pieds enfoncés dans le sable chaud. On rentre en douceur dans les mélopées harmoniques avec l’instrumentale « Ferus Gallery »… La part dans la setlist laissée au dernier LP « Calico Review », sorti en septembre, est assez équilibrée au regard de celle des deux premiers. Les morceaux sont assez courts dans l’ensemble, sans qu’il n’y paraisse : c’est loin d’être expédié, tout en calme et structure, douceur, on glisse sur chaque vague de cet océan paisible. Sur « Famous Phone Figure », écrite par le bassiste Spencer Dunham, ce dernier échange d’instrument avec Pedrum Siadatian et prend le lead. Ce petit changement de config’ n’entame en rien l’alchimie, pas plus que lorsque Matthew Correia derrière ses fûts prend le lead vocal, ou la décontraction du clavier/Mellotron en chaussettes. Le public exulte pour la quasi classique « Sandy » qui fonctionne toujours à la perfection, et on arrive vite à une heure de concert lorsque les californiens tirent la révérence. Ils reviennent acclamés pour un rappel nettement plus rythmé, composé de « Tell Me (What’s On Your Mind) » et « Every Girl », rappel à l’issue duquel on ne peut que saluer la performance globale parfaitement équilibrée et euphorisante.

Texte et photos © erisxnyx pour STBC

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