Après avoir eu la chance d’assister au Pavillon Baltard à la grande fiesta du lancement de l’album en novembre dernier, c’est avec impatience que nous attendions cette « vraie date parisienne » dans la grande salle de la Villette.
Après une première partie très world music et un DJ chargé de mettre l’ambiance, les lumières s’éteignent et le grand rideau qui cachait la scène tombe. Le « fake band » et ses grosses têtes déboulent sur les premières notes de « Rebellion (Lies) » mais la farce est de courte durée. Rapidement la bande à Win Butler s’empare de l’espace et dénonce la supercherie. Les canadiens ne manquent pas de dérision et d’humour, on le savait.
Sans traîner, ARCADE FIRE lance « Normal Person » le morceau le plus rock de l’album « Reflektor » et dernier single en date. Sauvage et électrique, le titre est taillé pour la scène. L ‘enchaînement « Neighborhood #3 », « Rebellion (Lies) » et « Joan Of Arc » est divin. Deux des tires emblématiques du début de carrière du groupe et certainement la meilleure chanson du dernier album, qui prend toute sa dimension épique en version live.
Sujet a lire : ARCHIE BRONSON OUTFIT (06/06/14) – Nouveau Casino
A lire en complément : Concours : THE SOFT MOON à La Maroquinerie (terminé)
Durant deux heures le concert best of à forte teneur en dernier LP, va nous emmener dans un tourbillon dansant où l’ambiance euphorique, dans la salle et sur scène, ne baissera jamais d’un ton. Les canadiens maîtrisent parfaitement et superbement la complexité musicale de « Reflektors » et parviennent à transformer les chansons en ovnis pour dancefloor (« Afterlife »). La mini scène (celle où officiait le DJ avant le début du show) est utilisée à plusieurs reprises par un danseur puis par l’homme miroir qui y effectue une chorégraphie « so reflektor » et enfin, Régine Chassagne, accompagnée par deux danseurs, donnera la réplique à Win Butler sur « It’s Never Over« .
« Sprawl II » et le morceau « Reflektor » (habituellement joué en début de set sur les autres dates) finissent de faire basculer le zénith dans une liesse totale, devenu pour l’occasion la plus grosse boîte de nuit parisienne.
Petit bémol sur le rappel où, l’indispensable « Keep The Cars Running » côtoie « Headlights Look Like Diamonds« , issue du premier EP du groupe et qui, ce soir là, a légèrement fait retomber l’ambiance d’un final qui basculera rapidement dans l’hystérie avec « Here Comes The Night Time » et l’hymne « Wake up » en bouquet final attendu.
C’est le moment à présent de mettre toute objectivité de côté et d’affirmer que ce soir ARCADE FIRE a prouvé, une fois de plus, que c’était le plus grand groupe de rock actuel. Celui qui a su se mettre en danger sur un dernier LP plus qu’aventureux, celui qui a su créer un univers artistique propre et en perpétuelle évolution, celui qui met tout le monde d’accord une fois sur scène et qui amène la musique indé à la porté du plus grand nombre. Merci à eux.
Photos ©STBC