BLONDE REDHEAD + La Terre Tremble (01/03/17) – Le Trianon

Sous une pluie tumultueuse, le Trianon ouvre ses portes en début de soirée. La foule éparse se déplace petit à petit vers la scène sur laquelle le trio auvergnat LA TERRE TREMBLE s’installe et démarre un set relativement déconcertant. En effet, le groupe compile au sein des morceaux influences folk ou psychédéliques, bribes de math rock et de post punk saupoudrées de new wave. Un programme un peu chargé qui rend la performance des musiciens (mention spéciale au batteur-chanteur) audacieuse, voire « cérébrale », mais fâcheusement indigeste.

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Le changement de plateau rapidement effectué, BLONDE REDHEAD surgit de la pénombre des coulisses. Les silhouettes sveltes de Kazu Makino et des jumeaux Amedeo et Simone Pace se dessinent à contre-jour, prêtes à investir à nouveau la salle du 18e arrondissement, plus de deux ans après la sortie de l’album « Barragán ». Comme à chaque concert du trio cosmopolite, une sensation familière et délicieuse de langueur nous traverse dès les premiers accords. Peu loquaces mais généreuses dans leur attitude scénique, les icônes dream pop passent en revue leur discographie impeccable, des débuts marqués par Gainsbourg et le noise rock aux quatre titres du nouvel EP « 3 O’Clock » qui vient tout juste de paraître. Si une certaine nostalgie des années 90 semble imprégner les moulures du Trianon, les chansons de BLONDE REDHEAD séduisent toujours aujourd’hui par leur intemporalité. Profondes sans être accablantes, sensuelles et toujours délicates, elles collent à la peau… En témoignent ces spectateurs aux yeux humides, souriant et dansant sous la déferlante passionnelle de l’instrumental « Mind To Be Had ». Kazu Makino et Amedeo Pace se relaient au chant pour accompagner ces montagnes russes émotionnelles, alternant le féminin et le masculin, les envolées éthérées et les plaintes gutturales (« Pink Cloud »). L’heure tourne mais le temps se fige, cristallisant cette belle mélancolie enveloppante. Puis les incontournables « 23 » et « Equus » retentissent dans un tourbillon de guitares saturées, de toms grisants et de synthés nébuleux, sonnant la fin du rappel. Dans les rues de Paris, la pluie avait alors cessé de tomber….

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Texte et photos © Astrid Karoual pour STBC
Remerciements à Him Média

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