Soyons clairs dès le départ, une émotion sans nom nous a étranglée lundi soir. Evidemment il y avait le contexte actuel de tension et un deuil tragique auquel nous ne pouvions nous préparer ; mais aussi à notre arrivée, assez tôt, les retrouvailles de visages familiers parmi le public, les embrassades débordantes. Et puis nous avions prévu cette date depuis longtemps : le retour du combo DISCO DOOM et BUILT TO SPILL, après un peu plus de deux ans sur la même scène, nous attisait les sens.
DISCO DOOM, qui ne donnent toujours ni dans le disco, ni encore moins dans le doom, entament la soirée sur une note qui ne faiblira jamais vraiment : la concentration, des visages quasi inexpressifs au premier abord, parfois quelques mots en français de la part des Suisses germanophones. Comme s’ils étaient déterminés à délivrer un set impeccable, et ne pas fondre en espiègleries mal placées. Cela fait quelques fois maintenant que nous assistons à leurs sets, et ce soir plus que jamais leur retenue au bénéfice de la précision nous touchent profondément.
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Les américains de BUILT TO SPILL proposent ce soir une setlist généreuse, lumineuse et hétéroclite, alors que la posture de chacun des membres du groupe sera quant à elle autant en retenue que celle de leurs compagnons de tournée. Personne n’est ce soir décidé à se livrer à des effusions éclatantes, et pourtant il regorge de ce concert de nombreux flux d’amour entre la scène et la fosse admirative.
La Maroquinerie en ce froid lundi était vêtue de noir, et pourtant si chaleureuse…
Texte et photos © erisxnyx pour STBC
Remerciements à la Maroquinerie