A l’occasion du passage des hollandais de BIRTH OF JOY au Rock Dans Tous Ses Etats (report et photos ici), nous en avons profité pour leur poser quelques questions ….
STBC : Lorsque l’on entend le nom Birth of Joy on s’imagine une pop aérienne et douce hors, on sait que votre nom est en fait influencé par la naissance de la tragédie, une oeuvre du philosophe Nietzche qui traite de l’esprit de la musique, une philosophie dont vous vous sentez proche ?
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Kevin (guitare/chant): Dans un certain sens oui, Birth of joy est une expérience rock n’ roll à l’état pur, lorsque nous faisons de la musique ensemble, c’est un moment pendant lequel nous pouvons nous oublier totalement et nous concentrer sur le présent. C’est un peu comme si nous entrions dans un univers parallèle, dans lequel nous essayons de mettre tout en oeuvre pour emporter le public avec nous. une sorte d’expérience mystique.
STBC : Pouvez vous nous parlez de la naissance du groupe ?
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Bob (batterie): Nous nous sommes rencontrés aux alentours de treize ans en école de musique, notre premier devoir était de monter un groupe, on a commencé à jammer ensemble et on s’est reconnu dans nos influences respectives. Les deux premières années c’était plus de l’expérimentation et puis nous avons décidé de commencer à faire des choses plus sérieuses. Et nous voilà ici aujourd’hui.
STBC : La composition du groupe a t’elle toujours été celle que nous connaissons aujourd’hui ?
Kevin : Tout à fait, enfin nous avons eu un bassiste pendant ce qui a semblé être dix minutes avant que nous lui montrions la porte, nous nous sommes rendus compte que l’ajout d’une basse était superflu.
STBC : Et donc cette influence 60’s, 70’s, a toujours été présente ou c’est quelque chose qui a évolué avec le temps ?
Gertjan (claviers): Absolument, on a grandi avec les Doors, Jimmy Hendrix mais nous sommes en constante évolution, d’ailleurs si l’on prend notre dernier album par exemple, on remarque que les influences 60’s sont quand même moins présente que dans les sons que nous avons produit précédemment.
STBC : Que pensez vous du revival récent du rock psyché ?
Kevin : Je ne sais pas, il y a un mouvement mais à vrai dire nous faisons ce que nous voulons faire, du moins ce n’est pas ce revival qui nous influence. Pour notre part, nous suivons notre propre courant, on aime pas trop se placer dans une catégorie particulière.
Gertjan : Dans tous les cas on ne fait pas ça pour s’adapter au courant, à ce que pourrait vouloir le marché. On a ce style depuis bien cinq ans alors que ce revival, date de quoi ? Deux, trois ans ? Pour nous ça importe peu, on aime ce qu’on fait et on est heureux de le faire. On a notre propre style c’est tout ce qui compte.
Kevin : Aussi nous sommes des 90’s kids, nos années d’ados on écoutait aussi beaucoup Nirvana ou Queen of the Stone Age à leur début. On a un énorme panel de référence vers lesquels nous tourner, on a pas forcément envie de rester dans les 60’s, on adore ce qui s’y est fait mais c’est bien plus large que ça. Tout ce que l’on souhaite faire, c’est nous exprimer via nos instruments et notre son, peu importe les catégories.
L’auto-tune cette putain de tragédie
STBC : Que pensez vous de vos contemporains ? Que vous inspire la scène musicale de nos jours ?
Kevin : Malheureusement il y a beaucoup de sons dégueulasses, après il y a tout de même de bons groupes comme Nin inch nails, je suis un gros fan de leur musique, ou Queen of the Stone Age encore eux. Mais très honnêtement quand je me retrouve dans un supermarché ou dans un bar par exemple et quand j’entends la musique qui y passe, la plupart du temps c’est tellement à chier ! Quand j’entend du Miley Cirus ou consort je me demande ou on a merdé pour produire des conneries pareilles.
Gertjan : Ou même à la radio, toutes ces radios commerciales ça fout vraiment les boules.
Kevin : Toute cette neo pop music, c’est comme si il voulait déshumaniser la musique, les voix ne sonnent même plus humaines, l’auto-tune cette putain de tragédie !
STBC : Vous allez jouer en live dans quelques heures. Ecouter vos albums est déjà une expérience en soit, mais vous voir sur scène vous amène à un tout autre niveau. Vous vous sentez comment sur scène ?
Kevin : Je considère ça comme un happening, le live procure une connexion très forte entre le public et nous. Ce qui compte le plus pour nous c’est l’interaction avec le public et même pour nous en tant que groupe, c’est très excitant d’improviser, c’est un grand sentiment de liberté d’être sur scène.
STBC : vous produire en festival c’est quelque chose qui vous plaît ou vous préférez avoir vos propres concerts et un public dédié ?
Gertjan : Pour nous ça a peu d’importance tant que l’on arrive à connecter avec le public, tout est bon !
Kevin : La meilleure expérience que nous ayons eu sur scène c’est passée au cours d’un festival, à Rennes ( Transmusicales 2012). On a vraiment grandi en tant que groupe ce jour là, on était tranquille back stage en train de boire des bières et dix minutes après on s’est retrouvé devant un public de 3000 personnes hyper réceptif; C’était tellement fou, une osmose parfaite. Et puis ça nous a fait connaître en France.
Bob : C’était la première fois que l’on jouait en France. Et même en hollande on n’avait jamais joué devant tant de monde, à partir de ce moment là tout c’est accéléré.
Kevin : ça nous a rendu complètement accro. Il y a eu aussi le weekend des curiosités à Toulouse on était devant 5000 personnes.
Bob : On a beaucoup de très bonnes expériences sur scène, mais c’est vrai que les transmusicales, c’était indescriptible.
STBC : Vous préférez jouez devant une grosse audience ?
Gertjan : Je ne sais pas ce que je préfère, un show intimiste c’est hyper bien aussi.
Kevin : Je préfère beaucoup de monde. Etant un peu seul debout sur le devant de la scène, c’est plus intéressant pour créer une atmosphère.
Gertjam : Oui mais rappelle toi de ce show à Amsterdam, on était dans une petite salle de 400 personnes et les mecs sont devenus fous.
Kevin : Oui c’est vrai que c’était génial, donc on va dire que tant que l’on arrive à emporter le public on a réussi ! Peu importe le nombre, mais un gros public c’est bien quand même (rires)
STBC : Qu’en est t’il de vos plans pour le futur ?
Bob : On a beaucoup de dates de bookées jusqu’à la fin de l’année. On pense aussi à produire un album live mais pour le moment on s’interroge encore sur la manière de procéder. Cette dernière année ne nous a pas permis de passer beaucoup de temps pour répéter et composer, on va essayer de se dégager plus de temps pour la confection d’un nouvel album.
STBC : Pour la composition justement, vous vous organisez comment ?
Gertjan : On essaie de garder les choses très spontanées, on écrit toute la musique ensemble, pour les lyrics c’est en général le travail de Kevin. Chacun apporte son idée que l’on développe ensemble.
Bob : Beaucoup de sons viennent d’une impro, un beat, si les deux autres suivent et accrochent, on développe.
Gertjan : Lors de notre dernière session en studio, on avait à notre disposition plein d’instruments et de machines que l’on avait pas forcément l’habitude d’utiliser, ça nous a permis de beaucoup expérimenter….
Photo © STBC