Une soirée Gonzaï c’est toujours la promesse de ne pas s’ennuyer.
Nous arrivons alors que les Havrais de DICK VOODOO ont déjà entamé leur set. Il s’agit d’un duo composé d’un joueur de samplers et boites à rythmes, et un chanteur. Aucune guitare donc mais un son résolument electro-rock quand même, assez sombre et distordu, qui fait tout de suite penser à Suicide. L’album ‘Dick Voodoo’ paru en 2013 vaut la peine d’être écouté, mais sur scène ça ne prend pas complètement, un peu trop désincarné à notre goût.
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On ne pourra pas faire ce reproche à KAVIAR SPECIAL. Les jeunes Rennais ont de l’énergie à revendre et conquièrent rapidement le public de la Maroquinerie avec leur garage rock en Anglais, signé sur le label Howlin’ Banana comme il se doit. Les chansons s’alignent à toute vitesse sans temps mort ni discours superflu, que de la (bonne) musique, avec batterie, basse, deux guitares et trois voix. Une bonne claque rock n’roll, dans la lignée de leur prestation au Rock In The Barn fin septembre.
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Quand vient le tour de JC SATAN, ils n’en mènent visiblement pas large: ils avaient prévu un set atypique, une ‘Love Session’, soit « Faces B, ballades, chansons pop et autres inédits en versions acoustiques », mais cette information est peu visible et a échappé à une grande part du public. Les Bordelais qui ont pour habitude d’envoyer du bois redoutent donc visiblement l’accueil de ce public pour ce set plus calme, et peut-être regrettent-ils alors ce choix.
On se demande brièvement à quelle sauce on va être mangé quand ils commencent à jouer, tous assis, sauf Arthur qui ne résiste pas toujours et se lève à plusieurs reprises en s’excusant. Une violoniste est même de la partie! Une seule chanson de leur setlist habituelle est jouée: « Waiting for You ». Mais heureusement, ces morceaux inhabituels et certes moins échevelés que d’habitude gardent bien la patte de JC Satan, et ils passent brillamment l’épreuve de la scène. Le public en redemande et ils finissent par se dérider.
Au final, pour ceux qui comme nous ont vu JC SATAN plusieurs fois sur les derniers mois, il s’agit d’une très bonne surprise, une variante rafraîchissante et réussie. Nous sortons à la fois impressionnés de leur talent et un peu surpris du fait qu’ils aient tant douté jusqu’au bout, Paula admettant même à la fin que c’était leur concert le plus difficile depuis longtemps.
Texte et photos © Benoît Marchandise pour STBC
Remerciements à La Maroquinerie