Notre sélection LP / Singles du mois de mai avec un crochet par le mois d’avril, où le temps nous avait manqué. Mise en lumière des nouveautés qui nous ont claqué et sorties passées qui ont du mal à quitter les platines de la team STBC…..
A lire en complément : Interview : François Floret , directeur de la Route Du Rock
SÉLECTION ALBUMS
BLACK MOUNTAIN | IV
Il aura donc suffit d’un seul titre, le mystique « Mother of the Sun », pour que l’on replonge tête baissée dans la discographie de BLACK MOUNTAIN et que l’on n’en ressorte plus pour un moment. Avec un peu de recul donc, cette quatrième livraison du groupe canadien porté par Stephen McBean est sans doute la plus aboutie (avec l’immense « In the Future » en 2008). D’abord d’aspect un peu bordélique, l’album fini par tisser des ponts magiques entre le heavy, le stoner, le psyché, les 70’s… Le clavier retro futuriste façon John Carpenter sur « Defector », les riffs imbattables de « Constellations » ou « Florian Saucer Attack », le folk élégiaque de « Line them all up » ou le sommet floydien « Space to Bakersfield », n’en jetez plus, tout est bon et même absolument divin. On tient sans doute là un des albums de l’année ! (B.A)
Sujet a lire : Concours : METZ à La Maroquinerie (terminé)
RADIOHEAD | A Moon Shaped Pool
A chaque nouvel album de RADIOHEAD, la même litanie reprend. Si les haters ne changeront pas d’avis, les adorateurs continueront sans doute à s’agenouiller… Face à ce rapport stérile, on répondra simplement en férus de musique, avec la volonté simple de découvrir dans quel territoire le quintet d’Oxford a décidé de nous emmener pour cette 9éme production. Ce nouvel opus du groupe (qui en plus de 20 ans n’a tout de même jamais raté un album… si si, et peu de formations peuvent s’en vanter !) se veut ainsi riche en émotions. Ceux qui s’étaient sentis perdus face aux mutations électroniques du groupe se retrouveront sans doute comblés devant la beauté du disque. Sans passer en détails des titres (dont aucun vrai single ne ressort, ce qui pourrait sembler étonnant mais finalement hors de propos), « A Moon Shaped Pool » est un album plus apaisé (tout du moins musicalement). Le groupe y déploie toute la grâce mélodique de ses meilleures productions, appuyé par l’omniprésence d’orchestrations symphoniques. Les apports électroniques sont toujours bien présents, mais plus discrets et le disque donne finalement une impression d’épure, débarrassé de quelques tics radioheadien. A chacun donc de chercher soi-même la place du disque dans son cœur et dans la discographie des anglais. Cela dit pour l’auteur de ces lignes, « A Moon Shaped Pool » est simplement l’un des plus beaux et de plus sensibles disques de RADIOHEAD et probablement de l’année. (B.A)
EAGULLS | Ullages
Avec ses débuts saisissants, Eagulls nous avaient coupé le souffle ! Alors forcement, on les attendait au tournant. Au premier abord, sur ce nouveau disque, on s’est dit merde… les gars ont calmés les guitares, rangés les riffs ravageurs et le nihilisme de leur post-punk révolté… En rester là aurait été évidemment stupide, tant le deuxième effort des natifs de Leeds s’avère parfaitement convaincant après quelques écoutes. En fait, ces gamins énervés ont sans doute fait les bons choix en évitant la redite (coucou Metz). Si les échos des guitares et des voix sont encore présent, leur colère semble s’être contenue et le punk corrosif laisse alors place à des titres plus mélodieux, presque proche d’une certaine cold wave, même si la colère n’a pas disparu. En résulte un album habité, surprenant, une belle preuve de maturité venant d’un groupe qu’on n’a pas fini de suivre !
THE LIMIÑANAS | Malamore
Retour grandiose pour nos catalans préférés, qui reviennent avec de nouvelles chansons et une exposition médiatique à laquelle THE LIMIÑANAS n’étaient pas habitués. Le label (Because) a bien bossé et on retrouve le duo avec 12 titres de pop psyché euphorisante. Les voix se mélangent, les mélodies sont légères et les guitares précises, inutile de complexifier la musique pour la rendre émotive. Seul les meilleurs y parviennent et on tient ici ce qu’il se fait de mieux sur la scène française. (M.A)
KEVIN MORBY | Singing Saw
Certainement une des sorties que l’on attendait le plus depuis le début d’année. KEVIN MORBY abandonne New York pour s’installer en Californie où sa folk devient plus lumineuse. S’égarant toujours avec bonheur vers un rock US très lo-fi, l’ancien bassiste de WOODS livre un album parfait à l’image du titre « I Have Been The Mountain », superbe composition retro/moderne. « Dorothy » est la caution single rock qui donne envie de danser tandis que la planante « Singing Saw », rappelle dangereusement « Harlem River », morceau phare de la discographie du texan. KEVIN MORBY n’a pas oublier de nous composer quelques mélodies mélancoliques emplies d’émotion et termine le disque avec « Water », ballade country/folk qui sent bon les grands espaces. L’esprit de Bob Dylan n’est jamais loin, on tient probablement un des albums de l’année. (M.A)
PARQUET COURTS | Human Performance
Forcément on se devait de revenir sur la sortie du troisième album de PARQUET COURTS. Les new-yorkais d’adoption mettent un peu de côté la hargne garage/punk minimaliste des deux premières livraisons, pour présenter un LP plus nuancé, sans déstabiliser pour autant les fans de la première heure. Un disque que l’on pourrait qualifier de ‘transition’ où se détachent des titres comme « One Man, No City« , le riff ravageur de « Berlin Got Blurry » ou l’éponyme « Human Performance ». En gros, on ne va pas tortiller du cul, on aime toujours autant ce groupe. (M.A)
COMPILATION | Wake up you ! The rise and fall of nigerian rock
Inattendue dans notre sélection, cette compilation de 18 titres est juste incroyable. Le label Now-Again a réuni le meilleur de la musique rock nigériane et au delà de ça, un formidable disque de musique psyché funk. Un mix de sonorités traditionnelles africaines, nappes de claviers sous substances hallucinogènes et rythmiques guitares so funky, qui sonne au final terriblement rock et donne envie de monter sur la table. L’ovni discographique de ces dernières semaines ! (M.A)
SÉLECTION SINGLES
GLASS ANIMALS | Life Itself
Après un premier album audacieux, dansant et marqué d’un son singulier, on est en droit de se demander comment GLASS ANIMALS va tenter de transformer l’essai. Le premier élément de réponse semble se situer dans la continuité directe avec ce « Life Itself » qui prolonge la danse et la lascivité du groupe. Probablement échauffés par les tournées sold-out, le chanteur Dave Bailey confirme sa sauvagerie festive avec malice. Ils n’ont pas fini de nous faire danser.
WILD BEASTS | Get My Bang
Curieux écho au titre de Glass Animals, le WILD BEASTS nouveau s’envole aussi sur le dancefloor. Mais quand les premiers jouent de la chaleur, la bande d’Hayden Thorpe prolonge la froideur pop qui les caractérise. Et ça s’emballe bien. Avec sa boucle de voix obsédante, les natifs de Kendal fouillent de nouveau territoires sombres sans sacrifier leur sensualité. C’est inquiétant, sexy, entraînant…
SÉLECTION CONCERTS
UNDERGROUND YOUTH + WALL/EYED (22/04/16) – Le Divan du Monde (report)
JULIETTE & THE LICKS + WACO (29/04/16) – Le Trabendo (report)
THE KILLS (03/05/16) – La Cigale (report)
THE KING KHAN & BBQ SHOW + LOS VVS (05/05/16) – La Mécanique Ondulatoire (report)
KEVIN MORBY (06/05/16) – La Maroquinerie (report)
TROY VON BALTHAZAR (12/05/16) – Le Supersonic
IGGY POP (15/05/16) – Le Grand Rex (report)
PAWS + SWMRS (17/05/16) – La Mécanique Ondulatoire (report)
BLACK LIPS + DAME BLANCHE (24/05/16) – Le Café de la danse (report)
YAK + FEWS (26/05/16) – Le Point FMR (report)
SLEAFORD MODS + WHITE FENCE + FRUSTRATION + SAUNA YOUTH (27/05/16) – Grande Halle Villette (report à venir)