J’ai vu ONLY REAL pour la première fois dans la douce chaleur d’une fin d’après midi estivale à Nîmes au festival This Is Not A love Song. Découvrant le groupe à cette occasion, j’avais apprécié la fraîcheur et l’insouciance qui se dégage de leur musique. Leur son va-t-il faire autant faire mouche passé le cadre du festival ? C’est avec cette question en tête que je me dirige vers Le Café de La Danse nouvelle configuration (une bonne partie des gradins est maintenant rabattable pour laisser plus de place à la fosse debout comme ce soir).
Tout d’abord la première partie. Ce soir pas de sortie de route pour les français de CASABLANCA DRIVERS que l’on piste depuis quelques temps chez STBC. Les corses proposeront une musique rock plutôt sympathique avec un sens certain de l’autodérision. Quelques mots en espagnol sont lâchés entre les morceaux un peu comme si le sergent Garcia avait changé de boulot, troqué son chapeau et son sabre pour une guitare et débarqué sur scène. On aura droit à un vibrant « hommage à Julio Iglesias même s’il n’est pas encore mort, enfin sans doute ». Bref leur idole. Aller hop, cadeau pour nos oreilles étonnées, une petite version méconnaissable, si ce n’est les paroles, de « Je n’ai pas changé ».
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Après une pause, débarque ensuite la tête d’affiche du soir, ONLY REAL.
Niall Galvin arrive tout sourire avec ses musiciens pour le live. Ils attaquent avec le bien nommé « Intro« . Deux morceaux suivent et le riff de guitare de « Backseat Kissers » s’enroule enfin autour de nos oreilles ravies. NG, le chanteur/guitariste derrière la composition des morceaux de ONLY REAL est fier de nous présenter « son album ». Pas vraiment de la vantardise, juste le plaisir de partager ses créations. Les morceaux plaisants et ensoleillés s’enchaînent. Le pop surf arrangée à la sauce hip hop (ou bien est-ce l’inverse ?) de ONLY REAL passe avec succès les portes des festivals d’été pour se répandre ce soir dans le 11ème arrondissement.
Pour le tube « Yesterdays« , NG arborant un sourire goguenard, invite le public à monter sur scène avec un geste du bras mimant un jeune homme qui inviterait une cavalière. Après un petit temps de latence le public commence à remplir l’espace autour des musiciens et du matériel. Tout ce petit monde a lui aussi le sourire aux lèvres. Ca s’agite et ça danse dans l’euphorie et puis tout d’un coup tout s’arrête. Plus de son. Quelques secondes d’incompréhension. Tout le monde est invité à redescendre de scène. Manifestement, quelqu’un sur scène a touché au matériel et interrompu le concert. Ce petit coup d’arrêt dans le rythme n’est qu’un petit grain de sable face à l’énergie du bonhomme.
Le niveau de liquide dans la bouteille de rhum continue de descendre. Il se laisse aller à la confidence et nous raconte une petite anecdote sur le prochain morceau qui est un de ses premiers : « lemonade » (non présent sur le premier LP). Il était espéré sur la tournée par un fan qui avait fait spécialement le déplacement de Suède pour l’écouter. Ce fan n’y avait pas eu droit dans la setlist du concert mais ce soir il a son heure de gloire sans le savoir, le morceau lui étant dédié. Nous avons donc le plaisir d’écouter cette rareté en live plutôt chouette. La fin du concert approche et ONLY REAL fait encore raisonner quelques titres tubesques tels que « I Can’t Get Happy » comme s’il en avait encore plein dans son sac à malice. Le public ravi répond présent pour démentir le titre du morceau.
NG est un sacré numéro sur scène. Il n’hésite évidemment pas à se jeter dans la foule pour un peu de surf sans planche mais les bras bien en avant. Au passage, l’observateur attentif aura pu retrouver un peu de la folie éthylique de Mac Demarco et un peu de son attitude nonchalante. Tiens, tiens. L’étape parisienne de ce soir est la dernière de la tournée. NG déclare sa flamme au public parisien. Il y a des stocks à écouler. Pour le remercier, il envoie au public une poignée de vinyles gratuits. Somme toute une bonne conclusion pour les chanceux attrapeurs de disques mais pas de jaloux car le concert fut bon pour tout le monde.
Texte et photos © Nicolas Bauclin
Remerciements au Café de la Danse