POND (13/06/14) – Le Point Ephémère

D’abord connu et apprécié parce que partageant trois de ses membres avec Tame Impala, POND a pourtant suivi son propre bout de chemin et, si les deux groupes sont souvent associés, de plus en plus et de façon tout à fait naturelle, le public acclame désormais POND pour son propre parcours.

Après «Psychedelic Mango» en 2008, et « Corridors of Blissterday » un an plus tard, le groupe arbore des influences et des harmonies à forte tendance psychédélique, familières pour leur public. Pour la suite, les choses se complexifient, les compositions se font plus pointues, et Pond finit par trouver son identité véritable.
Avec « Frond » ( 2010), un petit coté pop pointe le bout de son nez, d’autant plus remarquable que le travail des voix donne naissance à une polyphonie mystique assez constitutive du groupe.
C’est avec le récent «Beards, Wives, Denims» deux ans plus tard, que le band est finalement acclamé par la critique.

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Ce vendredi 13 juin, les réglages sonores vite fait bien fait n’étaient pas au rendez-vous. Beaucoup d’onomatopées, longtemps des bruits tests et autres singeries, prononcées par des ingénieurs du son apparemment soucieux de mettre fin à une attente interminable. Après la première partie et les français de Tupperware, c’est un public plutôt survolté qui, avec les minutes, applaudis sa hâte et cris son impatience.

A la vue du batteur Jay Watson, les hurlements redoublent et de long soupirs langoureux retentissent du côté de la gent féminine. Comment dire, comment expliquer, que ce qui vient ensuite sera largement à la hauteur des attentes du public ?
Dès le départ, tout est concentré d’amour: blagues, sourires, bras tendus en l’air, dialogues amoureux, échange de regards approbateurs et chargés d’affection…

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Il faudrait pouvoir raconter les solos profonds et interminables, les intermèdes lents et savoureux, les accélérations brusques mais tant attendues, et puis les retours à une rythmique rebondissante, circulaire. Les roulements, les voix lancinantes et merveilleuses.
C’est l’osmose et, pour une fois, celle-ci est partagée. Il faut dire que la température de la salle y est certainement pour quelque chose, et comme le dit le guitariste Joseph Ryan: « C’est si bon de transpirer là, tous ensembles.»
Même en restant immobile, la moiteur de la salle est redoutable, à tel point que le clavier et guitariste font tomber la chemise, ce qui vaut de nouveaux applaudissement et éclats de rires.
Démarre « Eyes Pattern Blindness » dans la chaleur et sous les gouttes. Imparables accords, montée puissante et sans détours, retours brillants, purs et planants, hochement de têtes, quelques yeux fermés, et surtout beaucoup de sourires béats.

C’est une sensation plutôt rare qu’il était possible d’expérimenter hier, celle d’une réelle complicité, d’une vraie communion entre le public et le groupe.
Voilà que tout le monde se donne la réplique, et que Nick Allbrook se déplace dans la salle avec sa guitare. Tantôt dans les airs à la tête d’un slam précautionneux, tantôt debout sur le sol et entre la foule, noyé dans un amas de corps.
Pendant le titre «Giant Tortoise» c’est un riff fameux qui alimente la foule dansante et, lorsque «You broke my cool» arrive, le public chante aussi fort que les musiciens. Les bras sont levés, tendus et les bouches vocifèrent le refrain avec un sérieux déconcertant.

Le temps du rappel à la sauce Point éphémère arrive et c’est l’heure de la dernière chanson ( qu’il était possible de voir inscrite en dernière position sur la setlist !). Toujours est t-il que la salle tape du pied et continue de hurler des «yeah, yeah, yeah» (en référence à la dernière chanson exécutée)plutôt convaincants.

Photos © Charlotte Courtois

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