Le Canada avait le vent en poupe dans la capitale ce week-end, puisque juste après la venue de Black Mountain le soir précédent, c’est avec THE BESNARD LAKES que nous avions rendez-vous sur les quais du 13éme.
Accessoirement, comme la veille, c’était aussi notre premier rendez-vous avec une formation qui écume la scène depuis plus de 10 ans. Ainsi, sans être fins connaisseurs, l’écoute du petit (grand !) nouveau « A Coliseum Complex Museum » avait assez interpellé nos oreilles pour que nous soyons présent sans aucune hésitation. A l’image du titre de leur album, un concert de THE BESNARD LAKES est effectivement un musée psychédélique et complexe qu’il faut parcourir avec attention.
Après une intro toute en lumière bleutée, où une vieille voix de radio nous parle des étoiles, les cinq musiciens montent sur scène dans une ambiance quasi mystique. Les cordes saturées, la fumée et les nappes de synthé ne tardent pas à faire leur apparition pour entamer le voyage. Le fondateur Jace Lacek s’installe comme le grand manitou du groupe, la voix cristalline tout devant, accompagné de ses fidèles dont sa compagne Olga Goreas à la basse. Les canadiens livrent ainsi des titres étonnants, faits d’empilements soniques, de couches psychédéliques, d’espaces aussi contemplatifs qu’électriques. A la lisière du shoegaze, les titres prennent leur temps, s’excitent, se débattent avec le rythme, cassent les structures classiques pour mieux rebondir avec une puissance sonique qui envoie valdinguer la facilité.
Alors justement, dommage que le groupe joue avec un volume aussi élevé dans une si petite salle. Cela aurait mérité un peu de retenue pour apprécier la finesse de composition. Par ailleurs, sans connaître par cœur le répertoire du groupe, on se dit qu’on a du passer à côté de certains titres dont les structures complexes nous ont parfois un peu échappé…
Mais le canadiens savent assez facilement recoller les morceaux, que ce soit avec légèreté en prenant des voix de pirates pour de petits interludes délirants sur l’inclinaison un peu ‘too much’ du bateau ce soir-là, ou plus simplement en emballant la fin du concert sur les derniers titres issus du dernier album, la splendide « Nightingale » ou l’électrique « The Refugee ».
Au final, une soirée avec les canadiens, même si l’on a pas fini d’en découvrir les contours, reste un des kaléidoscope musical les plus stimulant du moment.
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Remerciements au Batofar
Texte © Bastien Amelot pour STBC
Photos © Nicolas Bauclin pour STBC