Jeudi 5 mai, jour férié à l’atmosphère printanière, pourquoi ne pas aller se prendre une bonne dose de rock’n’roll ?! Mark Sultan, a.k.a. BBQ, ne s’y trompe pas lui-même, puisqu’il nous soulignera au cours du concert que « c’est l’ascension de Jésus dans [son] anus » (tout en finesse, vous noterez), et que c’est en toute évidence que nous sommes une belle poignée déterminés à en profiter ce soir.
La Méca est donc annoncée complète ce soir, et se remplit assez rapidement au fur et à mesure de l’excellente prestation de LOS VVs. Issu notamment de MARY BELL (cette batterie implacable…) et CHEAP RIOT, et au frontman à l’allure rappelant BBQ justement ou un Bones Hillman de MIDNIGHT OIL, le trio parisien est de très bonne humeur. Les morceaux garage/punk/blues sont distillés la goutte au front et la langue tirée, entre précision, maîtrise et lâchage total. Avouons d’ailleurs qu’ils sont une des raisons pour lesquelles nous sommes là ce soir plutôt que deux jours avant, autre date parisienne de KING KHAN & BBQ SHOW. Les ayant loupés à de multiples précédentes occasions, cette release party de près d’une heure a achevé de nous convaincre qu’il s’agit là d’un groupe incontournable de la scène rock française actuelle.
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Si BBQ et King Khan montent sur scène en « civil » pour fignoler leurs balances, ils filent rapidement se changer pour arborer leurs belles tenues sado-maso un poil déglinguées. On sent un sacré vécu, d’ailleurs, tant dans la tenue vestimentaire que dans le matos : cette sorte de patine apporte au groupe une consistance tout à fait délectable. Mais cet affichage de valeurs SM est régulièrement contrecarré par un discours bienveillant prônant la non-violence dans les rangs ce soir. Du slam et de la danse : oui ; des coups, non. THE KING KHAN & BBQ SHOW, c’est une dédicace aux femmes et aux féministes de la salle pour « Kiss My Sister’s Fist », un arrêt de quelques instants pour recadrer un fan un peu trop passionné sur « Treat Me Like a Dog », de nombreux sourires de connivence à un bien jeune garçon au premier rang… Autant d’interactions avec un public en liesse totale que de petits instants magiques parsemés çà et là.
BBQ, malgré ses quelques blagues, reste assez discret comme toujours : il s’agit bien de l’homme de l’ombre, celui qui tient les fondations du groupe, celui qui donne tout. En fin de set, il est manifestement plus que rincé, essoré, et disparaîtra rapidement à l’étage. Le King apparaît lui comme une grosse boule d’amour, tout aussi en sueur ; il lâche son médiator au gamin du premier rang avant de monter échanger quelques sourires et se faire prendre en photo avec quelques fans devant le merch.
On sort de là, comme à chacune des prestations de King Khan, que ce soit avec BBQ ou ses Shrines, avec cette furieuse envie d’appeler ses copains pour faire de la musique. Car avec un matériel limité et de belles intentions, il semble si facile de produire du plaisir…
Texte et photos © erisxnyx pour STBC
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