THE MACCABEES (29/01/16) – La Cigale

Si l’on se souvient avec plaisir de la prestation impeccable des MACCABEES à Rock en Seine l’été dernier, on avait hâte de les croiser à nouveau dans une atmosphère un peu plus intime, les 35 degrés et le cagnard qui tape la nuque en moins… C’est ainsi que nous nous plantons devant la scène de la Cigale en cette humide soirée de janvier pour retrouver nos petits anglais.

La soirée est ouverte par le jeune britannique JOHNNY LLOYD, le perfecto sur les épaules, et ses comparses au pied de guerre. Leur conviction et la douceur de leurs mélodies ont mérité notre attention, sans toutefois nous scotcher véritablement. Le groupe constitue pourtant une première partie cohérente avec la formation londonienne, néanmoins de jolies envolées éparses et la sueur au front du leader ne ressortent pas suffisamment pour les démarquer de l’actuelle scène pop rock un brin saturée.

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L’entrée sur scène des MACCABEES, dans une ambiance intime et obscure, nous confirme le virage plus introspectif du groupe, démarré avec l’album « Given to the Wild« , sorte de transition qui nous avait moins séduit, mais continuée avec le petit dernier « Marks to Prove it » complètement emballant !
Et c’est justement par ce morceau-titre que les 6 membres du groupe introduisent le concert, tube parfait qui donne une pêche indéniable. On ressent d’ailleurs assez vite la joie du groupe à jouer ensemble, mais aussi à se retrouver face à une foule acquise à leur cause. En tout cas, les rangées de jeunes filles en pâmoison à l’avant prouvent un attachement évident du public ! Car il est vrai que les MACCABEES, s’ils ont l’habitude de côtoyer les cimes des charts anglais, ont toujours eu un peu de mal à traverser la Manche avec succès. On tentera de mettre cela sur le compte des sonorités des premiers albums qui se démarquaient moins de la production rock UK autour de 2008-2009. Mais sans perdre leur efficacité, le groupe a su grandir et mûrir au fil des albums, apportant une profondeur appréciable à ses pop songs, explorant toujours sans prétention des ambiances sombres et plus tourmentées.

La playlist de la soirée aligne pour le coup le quasi sans faute, puisant avec variété dans les 4 albums, le dernier ayant forcement la part belle. Alors une terrible envie de danser nous envahit ! Les singles se succèdent : les bondissants « Wall of Arms », « Young Lions », « Precious Time », « X-Ray », « No Kind Words »… Les intimes montées émotionnelles avec « Kamakura », « Something Like Happiness », « Love you Better ». Ou les torch-songs puissantes comme « WWI Portraits » ou la formidable « Spit it out » dont on peine encore à se remettre.
Alors on pourra quand même s’étonner des réglages son parfois hasardeux, la basse semblant perdue au milieu du reste, se rapprochant plus du bourdonnement, et le piano un peu trop en retrait (ce qui vaudra d’ailleurs de nouveaux réglages des ingés son avant le rappel). Mais ces raisons sont bien maigres pour railler notre plaisir, car les guitares du trio de tête savent se faire à la fois incisives, brutales et percutantes, là où le frontman Orlando Weeks s’avère impeccable dans la tenue de sa voix, apportant toute la puissance affective aux titres.
Mais le plus beau dans tout cela reste le sourire qui parcourt le visage des membres du groupe à chaque interlude, permettant ainsi de ressentir une proximité non feinte avec les musiciens. Les membres prendront la parole à plusieurs reprises pour remercier avec sincérité son public, soulignant qu’il est ce soir leur plus massif jusque-là observé dans une salle française ; finissant même par un laïus du batteur dans un français parfait, segment dont ses comparses admettront ne pas avoir compris un traître mot…

On retiendra encore les superbes interprétations de « Can You Give It » reprise en chœur par un public en plein chavirement, ou l’énergie folle dégagée par « Pelican », le dernier titre de la soirée, qui viendra clôturer un concert en tous points réussi, achevant de nous conforter dans l’idée qu’en compagnie des MACCABEES, la soirée est toujours belle !

 

Texte et photos © Bastien Amelot et erisxnyx pour STBC
Remerciements à Caroline International France

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