THIS IS NOT A LOVE SONG FESTIVAL (11/06/17) – Jour 3

Dernière journée sous le soleil nîmois généreux et la fureur douce d’un THIS IS NOT A LOVE SONG FESTIVAL, qui nous a gardé pour la fin quelques-uns de ses meilleurs moments.

En guise de sucrerie d’ouverture, le jeune band WHITNEY anime la scène Mosquito sous un habituel soleil de plomb. Les mélodies pop légères du groupe en font un terreau fertile au chaloupement d’épaule et dandinement des têtes. On en profite de loin, à l’ombre du bar, économisant notre énergie pour la suite torride.

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La journée démarre vraiment, sans compromis, devant FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES. La réputation scénique du bonhomme n’est toujours pas usurpée, le frontman fagoté dans son plus beau costard se retrouve illico au milieu de la foule et fait le show. Du rock à guitares hargneuses, un esprit punk omniprésent, le public du TINALS se retrouve même à taper le premier circle pit de l’histoire du Festival autour de la tour régie. Outre l’aspect musical, nous saluons au passage la performance et l’énergie qui se dégagent de ce set habité et sans relâche pendant une heure sous un ciel azur.

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Changement de ton dans la grande salle où les locaux de MOFO PARTY PLAN sont à l’honneur. Qualifiées par les intéressés de pop tropicale, les compos des gardois sont la découverte du dimanche. Encore un de ces groupes de kids insolents de talent qui ne se privent pas de délivrer une pop dépouillée et complexe parfaitement exécutée, nous renvoyant par moments vers KID WISE. On applaudit.

Retour à l’air libre et au rock burné, scotchés à la barrière devant l’insatiable duo anglais SLAVES. On commence à être habitué à leurs shows (notre rédactrice y a par exemple laissé un genou à La Maroquinerie en novembre 2015, grand moment). Au TINALS aussi ça s’agite sévère dans une fosse chauffée à blanc par le punk communicatif des britanniques, qui passent en revu leurs 3 albums, y compris la désormais rare en live « Girl Fight » introduite par une longue incursion en sueur dans la foule hallucinée. L’imparable « Cheer Up London » reste un pur moment de rock live brut et sans concession, à l’image de l’ensemble d’un set shooté à l’adrénaline.

 

Tout le TINALS semble se presser de retourner à l’intérieur plus frais, où POND s’exécute. Dans la fosse comme à l’étage de la grande salle, l’espace vital devient précieux, ce qui ne nous empêche pas de savourer la performance. En une heure de musique perchée naviguant entre dream-pop et rock cosmique, les australiens déroulent toute leur créativité. A l’image d’un dernier LP bien plus accessible que les précédents, Nick Allbrook et sa bande semblent faire l’unanimité sur l’ensemble de La Paloma qui se laisse happer par un univers unanimement appréciable. Fans de pop synthétique ou amateurs d’envolées psychédéliques, que des gagnants dans la salle !

La nuit tombe alors que voici l’heure des BLACK ANGELS. On ne va pas vous faire l’affront d’expliquer ce que représente ce groupe sur la scène psychédélique et la horde de formations qu’il a entraînées derrière lui sur les dix dernières années. Venus présenter leur récent cinquième album, probablement celui de la réconciliation avec les fans, les américains ont retrouvé les guitares saturées et vigoureuses de leurs débuts. Le set millimétré est donc un pur bonheur pour tout amateur de psych rock et la voix d’Alex Maas est juste parfaite. Un concert des BLACK ANGELS ne sera jamais parsemé de surprises, ni de moments de partage au sens premier du terme ; on est dans l’exécution parfaite d’une musique qui n’a point besoin d’à-côté pour nous faire sentir son âme, nous procurer l’émotion. Et puis ne serait-ce que pour avoir un jour écrit le titre « Young Men Dead », on dit bravo, merci, et à bientôt à Paris !

A l’autre bout du site sous les étoiles nîmoises et sur le même créneau horaire, certains, moins nombreux, assistent au set de BARONESS. Et on pense immanquablement à CLUTCH lors de l’édition 2016 de Rock en Seine, par cette capacité à scotcher un public de fans acquis et rassembler les curieux moins avertis. Voici donc un quatuor efficace et heureux d’être là ce soir, débordant de conviction, validant un vrai choix de programmation qui pouvait intriguer ici, et s’avère on ne peut plus cohérent. Pari encore gagné…

Si les ROYAL TRUX se paient une certaine notoriété dans les lignes de gros canards musicaux, on restera pourtant de marbre devant la « prestation » des américains. On ne restera pas bien longtemps à vrai dire, le groupe semblant bien avoir son public de fascinés, mais c’est sans nous… Le rien à foutre notoire et l’état « altéré » des membres semblent leur suffire pour la caution consistance, alors que nous cédons simplement notre tour.

On passe donc quelque minutes au balcon de la Paloma pour la fin du set sans grandes effusions du rock à papa des TEENAGE FANCLUB, puis sortons curieux tendre une oreille vers la Flamingo. Le combo californien DEATH GRIPS suggère rapidement à nos neurones de se reculer tant leur concert semble être le seul faux-pas technique du festival avec ses instrus ultra-saturées. Il y a certainement un truc radical et génial à saisir dans la musique punk hip-hop bruitiste du groupe, pourtant la puissance et l’énergie déployées par le magnétique frontman Stefan Burnett ne suffiront pas à nous happer dans le set.

 

On a encore à l’esprit la fabuleuse prestation de SHELLAC l’an dernier en clôture du festival, et on espérait la même joie après le concert de KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD dans des conditions similaires. A vrai dire, on ne s’inquiétait pas trop. Les très prolifiques australiens ont certainement offert au TINALS le meilleur set de ce cru 2017. A travers leur univers foutraque et leur musique débordante de créativité, on a assisté à une performance rock ébouriffante. Ciselées à la perfection, rythmées par deux batteries, leurs compositions complexes, et parfois un poil déconcertantes, font toute la force du groupe en live. KING GIZZARD confirme et offre certainement ce qu’il se fait de mieux sur la scène rock estampillée garage. Les lumières se rallument, c’est l’heure pour les kids d’essorer le t-shirt. On quitte le festival complètement lessivés par les rois du TINALS !

Encore une superbe édition pour le TINALS qui n’a fait que confirmer nos premières impressions de l’année précédente. Le festival nîmois s’affirme de nouveau comme un inratable rendez-vous de début d’été et surtout comme une addiction qui te file un méchant spleen une fois terminé. Pas la peine de préciser où nous filerons à l’aveugle début juin en 2018…

Photos © Bastien Amelot pour STBC
Photos © erisxnyx pour STBC
Texte M.A , Bastien Amelot et erisxnyx

 

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