Rock n’Roll et transpiration… C’était peut-être les maîtres mots de cette soirée dans une Cigale pleine à ras bord. C’est que le californien TY SEGALL commence à se bâtir une belle réputation à coup d’un album par an et de multiples collaborations.
Depuis 2008, le bonhomme est l’une des figure les plus prolifique de la scène garage rock psyché, parfois rapproché de John Dwyer, son pote de Thee Oh Sees. La sortie récente de son nouvel album « solo », le génial « Manipulator » nous avait mis l’eau à la bouche (ou la bave aux lèvres, c’est selon…). Pas question de rater la venue de Ty Segall à Paris, on le sait, ses concerts sont réputés pour être de bons moments de rock n’ roll pur jus.
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Déjà, en première partie, c’est JC Satan qui nous a accueilli tout furibard derrière le micro. Le français accompagné de sa chanteuse italienne chauffe la salle à blanc avec un rock furieux, joué dans l’urgence. Il braille dans le micro et gratte ses cordes comme si c’était la dernière fois. On a déjà perdu 2 litres de sueur, et ça n’est que le début.
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On installe les instruments et un cowboy yankee s’avance sur la scène pour introduire monsieur Segall et son petit band du moment, dont le compère Mikal Cronin, songwriter à ses heures. Ty déboule en costume bleu pale circa 74, le visage maquillé pour l’occas’ et c’est parti pour 80 minutes de fête de ce que le rock américain a de meilleur.
Sans jamais tomber dans la redite ou se poser en simple copiste, le californien a souvent réussi à tisser des ponts entre le grunge pur jus (les sauvages Death ou Melted), le rock lo-fi (Girlfriend et ses refrains adolescents) ou la balade aux accents folk déformée par le psyché (Ceasar ou Manipulator). Si le dernier album paraissait d’ailleurs plus pop à l’écoute, ses titres prennent ici une tournure plus électrique, mais à vrai dire, on ne s’en plaindra pas. Car le groupe sait donner l’énergie nécessaire à leur jeu pour exciter encore plus un public en délire total. Le public, autre « star » de la soirée, bien décidé à tourner court à la tradition qui voudrait que l’auditoire reste austère et attentif dans la capitale. C’est l’effet inverse ce soir, difficile de tenir dans la fosse plus de quelques titres, ça saute partout avec une bonne humeur non feinte, et une armée de slammeur va sautre de la scène tout le long du concert. Ce qui fait bien marrer Ty, refusant même de continuer à jouer si l’un des intrépides ne fait pas un aller-retour complet pendant l’un des morceaux.
Et les titres continuent à s’enchaîner avec une folie furieuse a l’image des récents « Connection Man », « The Crawler », ou « It’s Over » ce qui permettra quand même au monsieur de s’offrir un petit bain de foule sur la fin du concert.
La soirée se terminera alors au bord de la syncope, les t-shirts trempés, les visages en sueur, mais le sourire aux lèvres et les yeux écarquillés, assurés d’avoir vécu une décharge rock qui se fait trop rare sur la scène parisienne.
Photos @ STBC
Remerciements à Modulor