Où l’on finit sérieusement à penser prendre un abonnement annuel à l’Espace B… L’affiche de ce soir promettait un pèlerinage psyché du plus bel effet en réunissant ceux que l’on ne vous présente plus, YOU SAID STRANGE, et les talentueux valentinois de DEAD HORSE ONE.
Les cinq normands avaient l’honneur d’ouvrir les hostilités, et nous étions avides de découvrir les nouveaux titres sur scène, en attendant la parution très proche de leur nouvel EP. Au-delà de quelques (très légers) soucis de son, les garçons ont tenu leurs promesses. Toujours plus rompus à l’exercice du live, entamant avec le nouveau single « Brain », on a savouré leur décharge d’énergie shoegaze et psyché. Si YOU SAID STRANGE préfère évoluer sur scène dans une quasi obscurité entrecoupée d’une projection labile et colorée, c’est sans doute pour laisser au public le soin d’apprécier le voyage musical dans lequel ils nous entraînent. Devant, Paul est cerné entre les frangins Eliot et Martin : ils donnent dans la générosité avec leurs guitares, aussi mélodieuses que bourrées de distorsions et de fuzz, crachant effets noisy ou reverb à tour de bras. Planqué derrière, Hector enveloppe et nappes de synthé et tambourin tandis que Matthieu gère sa batterie d’une frappe impériale. Il n’en faut pas plus pour que le public se laisse embarquer. Et lorsqu’au bout d’une très courte heure, on émerge du voyage, en sortant fraîchement d’un « Tilleli » complètement absorbant (le dernier titre du nouvel EP), nous n’avons toujours qu’une envie… y replonger le plus rapidement possible.
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En deuxième partie, les très bons DEAD HORSE ONE s’emparent de la scène dans une salle presque vidée… Oui oui, il fait un peu chaud et on comprend que le public ait besoin de sa ration de nicotine entre deux, mais merde… ça n’est pas une raison pour louper un des plus talentueux groupe shoegaze que l’hexagone ait à offrir. Bref, nous on est devant (et la salle ne restera pas vide si longtemps !) ; on se laisse une fois de plus porter par les ambiances à la fois vaporeuses et électriques du quartet. Si le début du set joue pas mal de la douceur, la suite donne petit à petit toujours plus envie de bouger la tête et fermer les yeux. Il faut dire que les membres n’ont plus grand chose à prouver sur ce terrain musical. Forts d’un album implorant la parenté de RIDE (Mark Gardener a enregistré l’album) ou du BRIAN JONESTOWN MASSACRE, tout en traçant leur route avec singularité, il n’en fallait pas plus pour nous ouvrions nos chakras sur des titres impeccables comme « Undone », « By My Side » ou « I love my Man ». Bien joué les gars !
Texte et photos © Bastien Amelot et erisxnyx pour STBC
Remerciements à You Said Strange et l’Espace B